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10 août 2018 5 10 /08 /août /2018 09:44

 

Né à Verviers  le Mer. 31 août 1892, ordonné prêtre en 1915 à 23 ans, professeur de sciences à l'École Normale de Theux pendant quelques années, Jean GENTEN fut d'abord désigné prêtre-desservant à Bellaire en 1928 avant d'être envoyé à la paroisse Saint-Amand à Jupille-sur-Meuse le 13 mai 1933, il avait 41 ans. Pendant la deuxième guerre mondiale, il se porta candidat pour exécuter des tâches d'ordre patriotique. Il fut arrêté le Mar. 1er août 1944, incarcéré à Saint-Léonard, puis à la Citadelle, puis déporté vers le camp de concentration de Neuengamme (en Basse-Saxe au sud de Hambourg) où il décéda le L. 20 novembre 1944, après 110 jours de privations et de mauvais traitements. Après la 2e guerre mondiale, le Conseil communal de Jupille lui accordera la dédicace d’une rue de Jupille : la Rue Devant-le-Château est devenue la Rue Abbé GENTEN. Notons que  Jean GENTEN avait été arrêté le même jour que Marcel COOLS (le père de l'ancien ministre d'État André COOLS de Flémalle – 1927-1991) qui, lui aussi, fut envoyé et est décédé à Neuengamme. Notons également que Joseph MALVAUX, vicaire de la paroisse Saint-Amand à Jupille avait été tué le D. 12 mai 1940 à Ville-en-Hesbaye (près d'Avesnnes et Ciplet).

Par ailleurs, la plaque métallique fixée sur la façade avant des écoles Saint-Amand et Saint-Pierre FOURIER dans la Rue CHARLEMAGNE à Jupille, plaque portant l'effigie de l'abbé GENTEN, a été détachée et emportée par des "récupérateurs de métaux" au printemps 2015. Une copie, faite de résine minérale, l'a remplacée et a heureusement comblé le vide à l'amorce d'août 2018.

L'abbé Jean GENTEN
L'abbé Jean GENTEN

Ci dessus le graveur de la société "Granipierre" au travail de restauration.

L'abbé Jean GENTEN
L'abbé Jean GENTEN

Ci-dessus la nouvelle pierre encore stockée dans la camionnette de l'artisan et le lettrage tel qu'il était avant restauration.

L'abbé Jean GENTEN

Le monument de l'abbé Genten restauré.

texte d'Octave Warzée, photos d'Octave Warzée et Alfred Jamin 

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16 juillet 2018 1 16 /07 /juillet /2018 08:55

Mathieu BODSON (1893 – 1916) : jeune héros d’origine jupilloise.

 

 

Mathieu, Antoine, Joseph BODSON est né à Jupille le jeudi 3 août 1893, il est un des 3 garçons des époux BODSON – THONNART. Issu d’une lignée d’artisans parmi lesquels figurent des armuriers et des fabricants de blocs en béton, Mathieu a passé sa jeunesse sur la Place FLÉRON[1] à Jupille, au bord du ruisseau de Fléron, entre le « Bî Jortique » et le « Tier Froumadje »[2]. Cette place et la venelle adjacente recevront une nouvelle dédicace le samedi 20 novembre 1920 : le Conseil communal décide de les désigner «Place et Rue Mathieu BODSON».

 

 

 

[1] Place FLÉRON (et non Place de Fléron) : patronyme de l'exploitant d'une petite entreprise dans le gros immeuble d'angle devenu garage d'abord, puis pharmacie. Une potale y abrite une croix.

[2] "Bî Jortique" et "Tier Froumadje" : toponymes wallons signifiant Bief Jortique (petit bras du Ruisseau de Fléron menant chez Jortique ou appartenant à Jortique qui est l’altération d’un autre patronyme) et Thier Fromage (car plusieurs résidents de cette venelle fabriquaient ou vendaient du fromage blanc dit maquée).

Mathieu BODSON (la photo sans couvre-chef est marquée à l’estampille du photographe bruxellois, Hilaire DARGENT, chez qui il sera arrêté le samedi 3 juin 1916)
Mathieu BODSON (la photo sans couvre-chef est marquée à l’estampille du photographe bruxellois, Hilaire DARGENT, chez qui il sera arrêté le samedi 3 juin 1916)

Mathieu BODSON (la photo sans couvre-chef est marquée à l’estampille du photographe bruxellois, Hilaire DARGENT, chez qui il sera arrêté le samedi 3 juin 1916)

Mathieu BODSON était plombier-zingueur de formation. L’assurance qu’il étale, tout jeune à accomplir scrupuleusement et rigoureusement son artisanat, atteste son désir de bien maîtriser son métier. Il n’a pas encore 20 ans et, déjà, son sérieux et son application lui donnent les allures d’un véritable Compagnon du Travail.

 

Le jeune Jupillois est de stature râblée. De son visage bonhomme, émanent les apparences d'une bonne santé et d'une maturité extravertie et équilibrée. Sans moustache ni lunettes, Mathieu peigne ses cheveux châtains vers l’arrière. Son regard, à l’aplomb d’un menton volontaire, semble porter bien loin le caractère résolu de son tempérament.

 

Côté sentiments, Mathieu éprouve beaucoup de tendresse à l’égard de sa mère Marie-Agnès THONNART née à Jupille le 27 août 1872, sous l'identité de Marie-Agnès DEFFET. Par ailleurs, dès ses 13 ans et demi, il devient le parrain d’un autre petit Mathieu, Jean, Joseph BODSON, né le vendredi 5 avril 1907 à Micheroux, chez un oncle paternel. Plus tard, Mathieu fera la connaissance d’une jeune fille, elle s’appelle Agnès SNEYDERS. Quant au père de Mathieu, l'armurier Antoine BODSON (14/08/1872-05/04/1934), il semble être le grand absent dans l'univers affectif de son fils[1].

 

Peu avant sa majorité civile – à 21 ans en ce début de 20ème siècle – Mathieu et sa mère, Mme Marie BODSON – THONNART, quittent les bords du ruisseau de Fléron à Jupille et émigrent vers la capitale. Ils élisent domicile au n° 12 de la Chaussée de Tervueren à Auderghem.

 

Dès le dimanche 2 août 1914, deux jours avant que les armées de l’empereur d'Allemagne, Guillaume II Von HOHENZOLLERN, ne franchissent notre frontière orientale afin d'aller attaquer la France, sa décision est prise : Mathieu BODSON, qui aura 21 ans le lendemain, est déterminé à s’engager en tant que volontaire de guerre. Il sera embrigadé dans un bataillon du Génie afin de défendre la position d’Anvers. Sa troupe, malheureusement acculée à la reddition, abandonne les rives de l’Escaut et prend la direction de la Hollande neutre où il sera hospitalisé afin de guérir les dernières séquelles d’une hernie opérée il y a peu. Le consulat de Belgique à Flessingue (Zélande) le réformera définitivement peu après sa sortie de l’hôpital. Il rentre en Belgique à la fin décembre 1914 et reste sans activité pendant plusieurs mois. Il réside maintenant, toujours en compagnie de sa mère, au n° 21 de la Rue VERBOECKHAVEN, à la limite de Saint-Josse et de Schaerbeek.

 

En octobre 1915, un ordre des Allemands l’oblige à se présenter au Meldeamt (Bureau de recensement). Il réussit à convaincre les examinateurs que, bien que figurant sur les listes militaires, il n'est plus réellement soldat puisqu’il a été définitivement réformé par le Consulat de Belgique à Flessingue ; il sort donc libre. Néanmoins,  cette réforme le gêne, son inactivité lui pèse.

En décembre 1915, Mathieu BODSON repart vers la Hollande afin de tenter de s’y faire embaucher dans un atelier de fabrication de munitions. Refus poli : les opérés récents ne sont guère prisés par les employeurs. Il ne lui reste qu’à rendre une nouvelle visite au consul de Belgique à Flessingue. C’est là qu’on lui laisse entendre qu’il pourrait se rendre utile en s’occupant d’espionnage ou de recrutement de volontaires de guerre en Belgique. On le met en contact avec un certain STEVENS, capitaine dans l’armée anglaise. Rapide traversée de la Manche et voyage vers Folkestone afin d’y apprendre l’ABC du métier de recruteur ; puis, retour à Bruxelles au cours des derniers jours de l’année 1915.

 

Notre ex-Jupillois, regrettant bien de ne pouvoir être soldat actif au combat, devient recruteur de jeunes volontaires de guerre qu’il se chargera d’envoyer vers la Hollande neutre. Ces recrues doivent déjouer les 200 km piégés du «rideau électrique à 3.000 volts» tendu par les Allemands entre Gemmenich et le Zwin et doivent repérer les itinéraires afin de remonter, par les terres bataves, vers les côtes de la Mer du Nord. Ils ont pour mission de rejoindre cette petite portion du territoire belge, portion coincée derrière le fleuve Yser, afin de s’enrôler dans l’armée du Roi Albert 1er qui patauge dans les tranchées boueuses de la plaine inondée. On pense inévitablement aux manœuvres intrépides du remorqueur ATLAS V de Jules HENTJENS et Henri SAVELKOUL qui, pendant la nuit du lundi 3 au mardi 4 janvier 1917 permirent l’acheminement, en une fois, d’une centaine de volontaires de Liège à Eijsden, en Hollande neutre.

 

Pour des raisons évidentes de sécurité, Mathieu BODSON se donne une nouvelle identité : dorénavant, il s’appellera «Pitje » (petit Pierre en flamand bruxellois).

 

Pitje connaissait  les époux van DAMME  à Bruxelles depuis longtemps. Cette famille, de même que les VERRECKE, avait été l’objet précédemment d’une enquête de la justice allemande parce qu’elle faisait partie d’un réseau qui recrutait, hébergeait et acheminait des jeunes volontaires de guerre vers la Hollande. Il est certain que ces personnes ont initié Mathieu BODSON aux arts de la discrétion et de la clandestinité, arts indispensables pour sa nouvelle mission de recruteur.

 

Se sent-il traqué en ce début d’année 1916 ou, plus simplement, tente-t-il, en brouillant les pistes, d’éviter les sbires de l'empereur Guillaume II ? Toujours est-il que Pitje quitte le n° 21 de la Rue VERBOECKHAVEN pour le n° 38 de la minuscule Rue de la Digue, chez les époux van DAMME qu'il connaît, près de la Place Eugène FLAGEY à Ixelles, bien loin de Saint-Josse, bien loin de sa mère. Ensuite, il trouve résidence chez Mme CHARLET, au n° 8 de la Rue du Palais, près de la Gare du Nord ; puis, non loin de là, toujours dans le quartier nord de Bruxelles, chez le photographe Hilaire DARGENT au n° 163 de la Rue de Brabant. C’est là, chez Hilaire DARGENT, que va s’interrompre l’errance de Mathieu BODSON : il y est arrêté le samedi 3 juin 1916, il a été dénoncé. Sa mère sera également arrêtée et écrouée à la prison de Saint-Gilles du samedi 10 juin au mercredi 6 septembre 1916. Selon les lettres de la mère BODSON, elle précise qu’elle n’avait plus vu son fils depuis janvier 1916, elle le croyait en Hollande.

 

Après plus de 3 mois de prison à Saint-Gilles, après avoir subi les affres de « la question = la torture » dans le cadre de l'instruction judiciaire, Pitje va être jugé. Le samedi 9 septembre 1916, il est déféré devant le Conseil de Guerre du Brabant qui siège au Sénat. L’auditeur militaire allemand STOËBEL – qui avait sévi ou sévira également lors des procès d’Edith CAVELL et de Gabrielle PETIT[2] – le juge et le condamne à mort le jour même. Maître TANT du Barreau de Louvain, l'avocat de Pitje, est sidéré, il va remuer ciel et terre afin de tenter que la peine soit commuée. Quant aux associés de Pitje, les VAN DAMME, Marie CHARLET, la comtesse d’OULTREMONT – de LIEDEKERKE, Jean BOSCH et sa fille Thérèse de Jupille, les DARGENT, leurs condamnations atteignent quelques mois et seront revues à la baisse.

 

Pour l’avocat TANT, il y a matière à plaider quant au nombre de volontaires de guerre desquels le condamné a favorisé le transit par la Hollande. En effet, à l’audience devant l’auditeur militaire, Mathieu BODSON en avoue 50 ; or, pendant l’instruction, il en « aurait » avoué 300. Tout est là, pense l’avocat : il n’y a pas de preuve, il y a 2 aveux, quel est le bon ? Lorsque la preuve manque, la jurisprudence oblige une saine justice à ne tenir compte que des aveux les moins accablants pour l’inculpé ! Rien ne changera, la détermination de l’auditeur militaire STOËBEL est de granit. Le jugement du samedi 9 septembre est confirmé le surlendemain, le lundi 11 septembre 1916 : la peine de mort.

 

La justice n’était décidément pas saine en Belgique entre le 4 août 1914 et le 11 novembre 1918 ; d’une part, elle était expéditive et, d’autre part, elle ne retenait pas les aveux les moins accablants lorsque la preuve manquait !

 

L’avocat de Pitje n’a plus qu’une carte à jouer, celle du recours en grâce et c’est ce qu’il va tenter. Quant à Marie BODSON, la mère éprouvée, elle rend visite à son fils le mardi 12 septembre 1916. L’entrevue est sobre, Mathieu lui masque la sévérité du jugement. Il lui dit bien qu’il risque d’être envoyé vers l’Allemagne, comme son frère Théodore[3], et que, pour ce faire, il a besoin de vêtements.

 

Le mercredi 13 septembre 1916, Mathieu apprend, par l’aumônier, que le Gouverneur général de Belgique, le Gouverneur-Freiherr (baron) Von BISSING, a rejeté son recours en grâce. Il écrit à sa mère le texte dans l’encadré ci-après. Ce texte est sacré, chargé d’une émotion considérable, il se trouve ici dans sa version intégrale et strictement originale. Pitje y évoque Théodore, son frère en Allemagne, et Agnès SNEYDERS, sa fiancée. Il a sensiblement la même écriture que sa mère. La calligraphie, inclinée vers la droite, est remarquablement lisible.

 

 

 

                                                                                      Le 13 – 9 – 16

 

Chère Maman

Mon recours en grâce est rejeté je serais fusillé demain matin je laisse ici ma montre et quelques petite choses pour que l’on te les remettes.

Chère mère pardonne moi la peine que cela vas te causer console-toi il te reste mes deux frères vis pour eux et dis-toi que si je meurs au moins c’est avec honneur pour avoir fait mon devoir. Je ne regrette rien car si l’on tient à la vie il faut aussi savoir la quitter quand le devoir l’exige.

Chère mère fait des compliments à tous les amis dis-leur que j’ai eu une pensée pour tous avant de mourir et fait mes adieux plus tard à ceux qui reviendront de l’autre côté du front.

Ne crains rien j’ai du courage ce sera vite passé.

Si après la guerre l’on met tous les fusillés ensemble laisse moi avec les autres si l’on nous sépare je veux retourner à Jupille.

Pauvre mère il ne m’est plus permit de te revoir une dernière fois enfin que veux-tu c’est la destinée cela devait arriver il n’y a rien à faire.

Adieu maman je t’embrasse oh combien ainsi que tous les amis et frères je n’écris pas à mon frère Théodore il le saura toujours assez tôt, raconte aussi à mon père comment cela s’est passé et dis lui qu’il peut être fièr de son fils.

Maman que veux-tu que je te dise c’est malheureux mais c’est la volonté de Dieu prie pour moi et les amis aussi j’espère que Dieu me tiendra compte de ce que j’ai fait mon devoir et qu’il me recevra dans son sein et alors je prierai pour toi chère maman rend ma montre à Agnès puisque c’était de son père, distribue mes affaires entre mes amis comme souvenir remercie tous ceux qui se sont occupé de moi.

Que tous ceux que j’aurais pu offenser sans le savoir me pardonne comme je pardonne à tous ceux qui pourraient m’avoir fait quelque chose.

Adieu ; chère maman, adieu dis-toi que je vais être heureux dans l’autre monde et qu’un jour nous nous retrouverons au Ciel. Je t’embrasse bien fort. adieu

 

                                                      Ton fils M. Bodson

remets la fleur qui est dans mon porte monnaie à Agnès

J’ai arrêté la montre elle ne doit plus marcher

 

 

 

 

Après la lettre à sa mère, toujours ce mercredi 13 septembre 1916, il écrit également à la plus jeune de ses tantes afin qu’elle salue pour lui oncles, tantes et cousins.

 

A l’aube du jeudi 14 septembre 1916, au Tir National à Schaerbeek (site actuel de la RTBF au Boulevard Auguste REYERS), une salve claque, un corps s’affaisse. Mathieu BODSON, dit Pitje pour les jeunes volontaires de guerre, est recroquevillé sur la chaise sur laquelle il avait été ficelé. Mathieu est mort.

 

Le Freiherr (baron) Von BISSING, le Gouverneur général de Belgique, en informe la population belge par la voie de l’affichage. Marie BODSON apprend la nouvelle par la lettre de son fils, lettre datée du mercredi 13 septembre, et par la rumeur publique qui véhicule le texte de l’affiche. La mère est blessée, profondément meurtrie.

 

Le vendredi 22 septembre 1916, l’avocat de Pitje, Maître TANT, va rendre une visite de condoléances à Mme Marie BODSON, au n° 14 de la Rue du Chalet à Saint-Josse. L’immeuble est situé à quelques dizaines de mètres du n° 21 de la Rue VERBOECKHAVEN, où elle résidait en compagnie de son fils, avant le début des hostilités. Elle est ravie d’accueillir le juriste et elle le remercie pour l’énergie qu’il a déployée lors de la défense de son fils. Marie BODSON évoque aussi sa dernière rencontre avec Mathieu, celle du mardi 12 septembre. Sur le ton de la confidence, elle va permettre à l’avocat de résoudre l’énigme des 50 ou des 300 recrutements organisés par Pitje. La mère confie au juriste les dernières phrases de son fils. Le mardi 12 septembre, dans le parloir de la prison de Saint-Gilles, seul face à sa mère, Mathieu a bien reconnu avoir cité le chiffre de 300, mais c’était sous les coups des tortionnaires. Pitje lui a précisé qu’au cours de l’instruction, pendant sa détention de 3 mois, il a été livré à 4 malabars chargés de le questionner. Ces quatre crapules étaient munies de gourdins et c’est sous leurs coups que le torturé leur a lâché ses aveux. Seul, face à la douleur et à la peur, Pitje a hurlé aux visages des bourreaux que les 300 volontaires qu'il avait recrutés et guidés vers la Hollande seraient bien plus efficaces que les coups de leurs gourdins. Voilà les précisions qu’il manquait à l’avocat pour se forger la conviction que, en plus, cette justice était sommaire puisqu’elle tenait compte d’aveux obtenus sous la torture[4].

 

Marie BODSON, probablement soulagée d’avoir éclairé l’avocat de son fils, n’en reste pas moins profondément brisée. Dans une lettre datée du 23 septembre 1916, elle évoque sa solitude, elle écrit ne pas réussir à se convaincre qu’elle ne verra plus jamais son Mathieu, sa preuve à elle. Elle pense aussi, de manière contradictoire, qu’il pourrait apparaître à tout moment. Le deuil injuste et brutal s’avère des plus douloureux, des plus pénibles. Toujours dans cette lettre, elle donne l’impression que seuls Dieu et la Patrie pourront la réconcilier avec la vie. Et pourtant … !

 

Le vendredi 24 novembre 1916, Marie THONNART, épouse BODSON, mère de Mathieu, meurt à 44 ans. Deux mois et dix jours après Pitje, fusillé le 14 septembre, sa maman part le rejoindre au ciel. Ils y croyaient au ciel, l’un comme l’autre. Elle sera inhumée le mercredi 29 novembre 1916.

 

Le dimanche 29 août 1920, à titre posthume, l’Administration communale de Jupille, au nom de ses habitants, décerne à Mathieu BODSON le Diplôme d’Honneur de la Guerre  1914 – 1918 pour services rendus à la patrie. Ce document porte les signatures de l’échevin Jean HERMESSE, qui préside le Conseil communal en l’absence du bourgmestre Auguste PONSON dont la santé est défaillante, du secrétaire communal Laurent COLLINET et de l’échevin Victor BOXUS entre autres. Bien d’autres distinctions, médailles ou autres diplômes seront accordés au héros, notamment par le Commandement des Centres de l’Armée et par le Ministère de la Défense Nationale.

 

A la Maison communale de Jupille, au n° 59 de la Rue CHAFNAY, le Conseil communal se réunit le samedi 20 novembre 1920 et décide que l’identité de l’ex-Jupillois Mathieu BODSON sera donnée à une place (sur laquelle sa maison natale avait été détruite après expropriation en 1914) et à une venelle. Dorénavant la Place FLÉRON et le « Tiér Froumadje = Thier Fromage, car y résidaient plusieurs fabricants/marchands de maquée » s’appelleront Place et Rue Mathieu BODSON.

 

Le dimanche 9 octobre 1921, la commune de Saint-Josse célèbre ses héros lors d’une cérémonie empreinte d’un respect fastueux. Elle organise la translation de certains corps vers le cimetière de Schaerbeek où un monument leur est dédié. Mathieu BODSON en était, de même que Gabrielle PETIT. Le cortège part de la Maison communale de Schaerbeek, chacun des cercueils, couvert de drapeaux, est hissé sur un affût de canon à 4 roues de bois cerclées de métal. Chacun des affûts est tiré par 6 chevaux, ordonnés en 3 paires successives. Képis en tous genres, bicornes des bourgmestres, écharpes des échevins, hauts-de-forme innombrables, cavaliers casqués, gerbe du Roi et de la Reine, canotiers et même des ombrelles dans la foule dense tant le soleil est généreux, telle est l’image du centre de Schaerbeek. Le long cortège s'ébranle dans un silence sépulcral et s’arrêtera pour la cérémonie religieuse à l’église Saint-Servais de la Chaussée de Haecht avant de prendre la direction du cimetière.

 

Dans la lettre à sa mère du 13 septembre 1916, Mathieu BODSON est très clair : « Si après la guerre l’on met tous les fusillés ensemble laisse moi avec les autres si l’on nous sépare je veux retourner à Jupille ».

 

Par conséquent, la séparation ayant eu lieu à Schaerbeek, de nouvelles obsèques sont organisées, le dimanche 15 avril 1928, au cimetière des Bruyères, Rue de Bois de Breux à Jupille. Onze ans et demi après son massacre, Pitje reçoit un ultime lieu d’inhumation.

 

A Jupille encore, le dimanche 29 avril 1928, la société folklorique « Les R’djètons des Pépins » (les Rejetons des Pépins), fondée en 1927, les autorités communales et la section locale des Anciens Combattants  inaugurent un monument dédié à leur ancien concitoyen[5]. Le monument, adossé au talus, sur la Place Mathieu BODSON, là même où il passa sa jeunesse, est l’œuvre de l’architecte jupillois Joseph MOUTSCHEN qui, plus tard, tracera, entre autres, les plans de la statue du Roi Albert 1er et l'esplanade à l’amorce du canal Albert et deviendra un élu communal.

 

Sources : 

  1. Périodique « La Patrie Belge » du 18 novembre 1918 ;
  1. Collection privée de documents photographiques et manuscrits de Marie BODSON – THONNART et  Mathieu BODSON ;
  1. Articles des journaux « La Wallonie » et « Le Monde du Travail » ;
  2. Registres des délibérations des Collège et Conseil communal de Jupille.

 

           

 

[1] D'après les recherches de la C.H.L. de Jupille, l'itinéraire de vie de la mère de Mathieu BODSON n'est pas rectiligne. Il y a eu changement de patronyme, naissance, mariage et divorce :

  1. La mère de Mathieu BODSON, Marie-Agnès DEFFET née à Jupille le 27 août 1872, porte le patronyme de sa mère célibataire, Marie-Josèphe DEFFET ;
  2. Le 11 mai 1882, un certain Jean-Lambert THONNART épouse Marie-Josèphe DEFFET à Jupille et, par la même occasion, reconnaît l'enfant "naturel" de sa nouvelle épouse qui de Marie-Agnès DEFFET devient Marie-Agnès THONNART ;
  3. Marie-Agnès THONNART, toujours célibataire, met au monde le petit Mathieu-Antoine-Joseph le 3 août 1893, l'enfant portera le nom BODSON car il est reconnu par l'armurier célibataire Antoine BODSON ;
  4. Le S. 7 septembre 1895, l'armurier Antoine BODSON épouse Marie-Agnès THONNART, la mère de son fils Mathieu ;
  5. Le 14 octobre 1896, deuxième naissance chez les BODSON-THONNART, c'est à nouveau un garçon, il s'appelle Théodore-Antoine-Joseph BODSON et il décédera en 1944 à Neuengamme (camp de concentration au sud-est de Hambourg) ;
  6. Le 30 juin 1903, troisième naissance à Jupille chez les BODSON-THONNART, c'est encore un garçon, il s'appelle Jean-Louis, il décédera à 19 ans en 1922. Le père, l'armurier Antoine BODSON, est signalé comme résidant à Wandre depuis 1902 alors que son fils est né à Jupille. Cela signifie-t-il que les parents s'étaient séparés ou, plus prosaïquement, que la mère s'était tout simplement rendue à Jupille chez sa propre mère pour y accoucher ?
  7. Le 29 février 1904 : divorce prononcé à Wandre entre l'armurier Antoine BODSON et son ex-épouse Marie-Agnès THONNART.

[2] En 1915, Gabrielle PETIT, née à Tournai en 1893, rejoignit le réseau d’Edith CAVELL (infirmière anglaise fusillée le 12 octobre 1915). Arrêtée en février 1916, elle sera incarcérée à la prison de Saint-Gilles jusqu’au vendredi 31 mars 1916. Le lendemain, le samedi 1er avril, Gabrielle PETIT est fusillée au Tir National ; elle avait refusé le bandeau sur les yeux afin de fixer crânement ses exécuteurs.

[3] Théodore-Antoine-Joseph BODSON, frère puîné de Mathieu, né le 14 octobre 1896, a perdu la vie en 1944 à Neuengamme  (camp de concentration en Basse-Saxe) ; quant à son frère cadet, Jean-Louis, né le 30 juin 1903, il décédera à 19 ans.

[4] In « La Patrie Belge » du 18 novembre 1918, n° 1, p. 16.

[5] A l'occasion des célébrations du centenaire du début de la guerre 1914-1918, la Ville de Liège remit ce monument à neuf en novembre 2013.

 

Cet article a été rédigé par Octave Warzée et mis en page par Alfred Jamin, tous deux membres de la Commission d'Histoire locale de Jupille (CHLJ)

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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 10:40

 

Un témoin raconte

 

Le lundi 25 septembre 2017 à 9h30, Georgette, Ida et moi-même sommes allées à la rencontre de Madame Paulette GROVEN, qui acceptait de nous raconter ses souvenirs de guerre et de nous donner son témoignage sur le camp du 16th General Hospital venu s’installer à Fayen-Bois en 1944.

Elle était rayonnante par cette belle matinée ensoleillée et ravie de nous guider.

Elle nous attendait sur la Grand’ route à BEYNE-HEUSAY, en face d’une grande maison portant le n° 321.

« La grande maison », au 321.

« La grande maison », au 321.

Elle nous raconte qu’elle avait douze ans et qu’elle était dans la rue, devant cette grande maison, lorsqu’elle a entendu puis vu arriver un « robot » qui a fait demi-tour avant de tomber sur la place du Baty, à quelques centaines de mètres, sur une boucherie et un café où se trouvaient des soldats américains.

Suite à l’explosion, les vitres de la grande maison ont volé en éclats et Paulette fut blessée aux pieds par des morceaux de verre ; la poussière fine qui s’en est dégagée lui a occasionné des blessures aux yeux qui ont dégénéré en abcès (détail important pour la suite).

 

La maison des parents de Paulette se situait un peu plus haut. Elle a été sinistrée à cause d’un escalier démoli en 1944 par les Américains ; cet escalier qui ressortait de la façade les empêchait de bien voir les troupes allemandes qui arrivaient au bas de la rue.

 

La famille de Paulette, dont le grand-père et le père étaient transporteurs, venait de Grâce-Hollogne. Ils se sont installés à BEYNE pour être plus proches des entreprises qu’ils desservaient avec leurs camions. Ils occupaient un gros bâtiment, un café, qu’ils exploitaient au coin des rues de Heusay et Jean Férard, en face de l’actuel centre sportif. Cela leur permettait des revenus supplémentaires.

 

L’endroit où était situé le café des grands-parents de Paulette.

L’endroit où était situé le café des grands-parents de Paulette.

 

La tante de Paulette  travaillait également dans cet établissement. Dans une petite salle attenant au café, des Américains affectés au 16th General Hospital venaient se distraire et ceux qui possédaient un instrument de musique en jouaient pour leurs compatriotes. L’ambiance y était chaleureuse, au plus grand plaisir de Paulette et de son frère.

 

Les grands-parents de Paulette vendaient, à l’occasion, des bouteilles d’alcool aux soldats américains. C’est Paulette et son frère qui assuraient les livraisons ; ils attendaient les Américains aux alentours de la rue de « Fayembois » (dénomination actuelle). Ces derniers, en passant dans le village, ralentissaient à la vue des enfants. A l’occasion, les enfants leur apportaient également des tomates, en échange desquelles ils recevaient des rations de survie.

Ces kits de survie contenaient notamment… des préservatifs ; les enfants en faisaient des ballons.

 

Un jour, un gradé américain qui se trouvait au café des grands-parents s’est aperçu que l’œil de Paulette était infecté. Il promit de venir la chercher le lendemain pour qu’elle soit soignée à l’hôpital militaire.

Pour une guérison complète, elle dut y retourner à deux reprises accompagnée par le gradé américain et une fois toute seule, sa venue ayant été signalée à l’entrée. 

C’était la première fois qu’un civil pouvait profiter d’un traitement à la pénicilline.

Elle a donc eu l’occasion de pénétrer dans l’enceinte du 16th General Hospital. Celui-ci était très vaste et bien équipé. De multiples tentes, posées sur des dalles en béton, étaient extrêmement bien aménagées pour accueillir les blessés. Un véritable hôpital bien outillé et du personnel bien organisé. Quand les blessés arrivaient, ils étaient déjà « triés » suivant la gravité de leurs blessures et orientés directement vers le pavillon hospitalier adéquat.

 

En face du château, déjà fortement délabré, c’était des prairies. On y avait bétonné des allées et installé des tentes comme dortoirs pour le personnel de l’hôpital. « C’était sûrement là que les infirmières logeaient », dit Paulette. Elle pense que, vu l’état du château, on n’y dormait pas.

Photo de l’arrière du château de Fayen-Bois, prise pendant la guerre  par Dorothy TAFT, épouse BARRE, née le 17 juillet 1918, décorée de la Légion d'Honneur française en 2012.

Photo de l’arrière du château de Fayen-Bois, prise pendant la guerre par Dorothy TAFT, épouse BARRE, née le 17 juillet 1918, décorée de la Légion d'Honneur française en 2012.

 

 

 

 

Par ailleurs, une partie du personnel américain logeait dans un camp installé sur des prairies sises à l’endroit actuel où sont érigées les habitations de l’avenue Nicolas Dethier et de l’avenue des Eglantines à Beyne-Heusay.

 

A l’angle de la rue Homvent et de l’avenue des Eglantines, Paulette nous montre l’endroit où était le fortin qui vient d’être démoli (printemps 2017). À l'emplacement de cet ancien fortin se trouvent actuellement des cabines des réseaux de Gaz et d’Électricité.

 

Notre collègue de la CHL, Monsieur Jean-Pierre DEMEUSE, nous informe qu’à cet endroit, il y avait le poste permanent n° 8A, sur la commune de BEYNE-HEUSAY, au lieu-dit « Homvent ». Il était situé en retrait par rapport à la route défendue par l’abri contre-irruption n° 8. Il défendait une petite route menant à Jupille.

 

 

 

Le fortin, illustration du livre « Les abris de la Position fortifiée de Liège, de F. COENEN.

Le fortin, illustration du livre « Les abris de la Position fortifiée de Liège, de F. COENEN.

Le même endroit, le 25-09-2017.

Le même endroit, le 25-09-2017.

C’est à l’endroit du fortin qu’en 1944, Paulette et son frère attendaient les Américains pour leur livrer les bouteilles d’alcool (Gin) qu’ils avaient commandées aux grands-parents.

 

Vers le n° 65 de la rue de « Fayembois » se trouvait une barrière d’entrée de l’hôpital.

 

En tournant dans l’avenue de la Rousselière, à gauche, la première maison était le dancing où Paulette aimait aller écouter la musique américaine de l’époque.

Notre collègue de la CHL, Monsieur Octave WARZEE ajoute que ce dancing était bien au n°1 chez Monsieur Guillaume DESTINAY, qui a fermé son établissement en 1950.

 

Poursuivant notre promenade, nous nous arrêtons à hauteur du n° 69 sur la Grand’ route. C’est à cet endroit qu’était « l’entrée JUPRELLE » du 16th General Hospital qui a fonctionné à Fayen-Bois d’octobre 1944 à juillet 1945.

 

« L’entrée Juprelle. »

« L’entrée Juprelle. »

 

Nous nous sommes également rendues à l’endroit où se trouve la concession MERCEDES. Il y avait un grand mur qui allait de la Grand’ route au fortin. Cet endroit s’appelait « la paire de Homvent », un des sites d’exploitation du charbonnage de Wérister.

Un grand merci à Madame Paulette GROVEN pour son témoignage.

 

Rédigé par Bernie DODRIMONT, membre de la Commission d'Histoire Locale de Jupille.

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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 11:05

         

 

Le 10 octobre 1899, touchés par le dénuement de certains élèves de l'école communale, Madame Marie-Constance DEFLANDRE-JEUNECHAMPS, Messieurs Félix DESTORDEUR, DEFLANDRE et Charles TOUSSAINT décident de créer un Vestiaire des ÉCOLES. La plupart des membres du personnel souscrit les premiers fonds : 56,50 francs au total.

Photographie (prêtée par Madeleine HENRION) prise aux environs de 1890 avec les enseignants de l'époque et qui furent les fondateurs du Vestiaire.

Photographie (prêtée par Madeleine HENRION) prise aux environs de 1890 avec les enseignants de l'époque et qui furent les fondateurs du Vestiaire.

Sur la photo, rang du haut, de gauche à droite : Messieurs Pierre HERMAN, Jean JAMIN, Félix DESTORDEUR, Charles TOUSSAINT et Arsène DEMANET. Rang du bas : Mademoiselle Joséphine HAIRS, Madame Nelly HENRI-TOUSSAINT, Mademoiselle Marie PETIT, Madame Marie-Constance DEFLANDRE-JEUNECHAMPS, Madame Jeanne HALLA, Madame Marie-Josèphe HERMAN-PIEDBŒUF.

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Madame DEFLANDRE-JEUNECHAMPS qui aurait été la première directrice de l’école des filles de Derrière-la-Ville (appellation en 2018 : « école place des Combattants »). Cette école a ouvert ses portes en 1875.

            Pour se créer des ressources, inlassablement, les fondateurs du V.E.O. :

                        - sollicitent des personnes généreuses,

                        - réalisent des séances artistiques, littéraires, scientifiques,

                        - collectent au sein de toute la population qui les accueille très bien,

                        - organisent des cavalcades qui eurent, il y a plus de 75 ans, un franc succès, attirant même des étrangers.

 

            Lors du 25ème anniversaire du VEO (en 1925), le Président déclare qu'en un quart de siècle, le Vestiaire des Écoles Communales a distribué aux enfants pauvres la somme, rondelette pour l'époque, de 38.183,36 francs.

 

Photos des écoles communales concernées par le Vestiaire :

  1. École de Derrière-la-Ville
photo de Jeran Villez -  Ecole derrière-la-ville

photo de Jeran Villez - Ecole derrière-la-ville

 

Ecole de la place Ferrer

photo de Jean Villez - Ecole place Ferrer

photo de Jean Villez - Ecole place Ferrer

Ecole des Bruyères

 

La première école communale aux Bruyères fut fondée après les vacances de Pâques 1931 rue de Fayenster, 44.  C'est la maison peinte en blanc sur la photo ci-dessous.

photo d'Octave WARZEE.

photo d'Octave WARZEE.

Depuis 1936 jusqu'en 1969, constructions successives de classes pour obtenir l'école actuelle.

Dessisns d'ERPI, 1990

Dessisns d'ERPI, 1990

 

En 1932, le Vestiaire tient une buvette à Fayen-Bois à l'occasion d'un concours hippique.

En 1934, il exploite le dancing « Luna », appelé plus tard « Le Plancher des Vaches » (adresse actuelle : n° 7 avenue de l’Absent), installé dans les dépendances du château de la Rousselière gracieusement prêtées par Monsieur d'AFFNAY.

photo de Marie-Thérèse BROZE, plancher des vaches entre 1935 et 1938

photo de Marie-Thérèse BROZE, plancher des vaches entre 1935 et 1938

" Plancher des Vaches", ancien local du Vestiaire à Fayen-Bois.  Photo de Marie-Thérèse BROZE.

Assis à droite, avec une calotte blanche, Lambert MONSEUR, grand-père de Marie-Thérèse BROZE. (il cuisait les frites)

A sa droite, avec des lunettes, sa femme, Thérèse FRANCOTTE.

A l'extrême gauche, avec une robe écossaise, leur fille, Marguerite MONSEUR, née en 1926, qui épousera Henri BROZE. 

 

En 1936, le Vestiaire achète une parcelle de bois et broussailles, un jardin et un terrain d'environ 2 ha (7.800 francs) sis à Fayen-Bois. L’acte d’achat est signé par son président Émile TIXHON, enseignant, directeur à l’école Ferrer.

En 1938, un café, une plaine de jeux, des terrains de tennis et un camping y verront le jour.

Terrains de tennis et café.  Photos de Joseph RASQUINET.
Terrains de tennis et café.  Photos de Joseph RASQUINET.

Terrains de tennis et café. Photos de Joseph RASQUINET.

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Camping.  Au centre de la photo, on voit le petit bâtiment des douches pour les campeurs.

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

L'endroit où était le camping du Vestiaire est maintenant et tout récemment occupé par le terrain du nouveau sport qu'est le Padel.  Photo de Pierre ROBIN.

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Carte d'affilié de Monsieur J.THUNUS en 1942.

 

Vers 1945, à sa création, le « Fayenbois-Basket-Club » bénéficie de l’aide du VEO, notamment par l’aménagement d’un terrain et de douches…

Le Basket quittera ce site pour aller s’implanter à l’école Ferrer.

Ce club s’appelle maintenant « Athénée Jupille Fayenbois Basket-Club » et est installé à l’Athénée Royal Liège-Atlas, 275, rue de Bois-de-Breux, site de Jupille. (Pour en lire l’historique, nous vous proposons de regarder son site : http://www.basketclubs.be/laaj0057

            En 1953, le café s'agrandit d'une salle qui abritera dorénavant des classes de vacances et de plein air.

 

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Plaine de jeux en hiver. Mobilier remisé. Photo de Jacqueline PÂQUE - ELOY.

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Vue partielle de la plaine de jeux installés par le Vestiaire.  Photo de Jacqueline PÂQUE - ELOY.

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Activité manuelles, aux classes de vacances. Photo de Georgette CALIFICE.

 

En 1961, suite à son association avec la nouvelle école moyenne, le Vestiaire des Écoles Communales devient le Vestiaire des Écoles Officielles, nom qu'il gardera même si les routes des comités scolaires de l'Athénée et des écoles communales se sont très logiquement séparées.

  • En septembre 1961, ouverture d’une école moyenne au 275 rue de Bois-de-Breux.
  • En septembre 1969, l’école moyenne devient l’Athénée des Bruyères.
  • Le 24 septembre 1970, suite au décès de son préfet Yvon CORNET, il devient Athénée Yvon CORNET.
  • Ensuite il devient Athénée Charlemagne.
  • Et enfin Athénée Royal Liège-Atlas, site de Jupille.
VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Célébration du 75ème anniversaire du Vestiaire.

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

En 1980, le Vestiaire, ne pouvant plus assumer la maintenance de sa propriété à Fayen-Bois, la vend à la Ville de Liège.

 

            A l'origine, les fondateurs, en portant à la connaissance du Conseil communal du 6 janvier 1900 la création du Vestiaire, avaient indiqué dans leur lettre :                              

« ... Notre but est de distribuer des vêtements aux enfants pauvres dont l'instruction et l'éducation nous sont confiés. Et le jour où les autorités auront décrété l'institution de la soupe populaire ou une autre œuvre philanthropique semblable, nous prendrons pour objectif la création de colonies de vacances... »

            L'objet de l'association paru au Moniteur du 9 juin 1934 n'a volontairement jamais été modifié jusqu'à sa dissolution aux environs des années 2010.                         

«  L'association a pour objet :

a) de propager et de perfectionner l'éducation et l'instruction populaires, de défendre l'école publique, de défendre et de soutenir financièrement et moralement les œuvres qui la patronnent et la complètent, telles que les amicales postscolaires, les bibliothèques publiques, les patronages laïcs, les cercles d'études, la Ligue de l'Enseignement, les sociétés d'excursions d'enfants ayant pour but de faire connaître les pays et ses adhérents ;

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

b) de venir en aide aux enfants nécessiteux des écoles officielles. »

 

Quelques exemples des « cadeaux » du Vestiaire dans les dernières années :

  • mallette aux enfants entrant en 1ère année primaire ;
  • la Saint-Nicolas à tous les enfants (jouets, friandises, vêtements…) ;
  • livres à la remise des prix ;
  • dictionnaires en sixième année ;
  • spectacles ;
photo prise par Léopold DETAILLE

photo prise par Léopold DETAILLE

Il s'agit du dernier théâtre forain de marionnettes liégeoises, celui de Monsieur ENGELS qui cessa ses activités en 1970. On aperçoit sur le cliché Madame et Monsieur ENGELS brandissant chacun une marionnette. Ce théâtre pouvait accueillir 170 spectateurs.

 

- somme à chaque équipe éducative pour réaliser un projet ;

- aides ponctuelles pour l'achat de repas, de souliers, de vêtements, de nourriture... ;

- actions de solidarité :

- en 1979, Année Internationale de l'Enfance, dans le cadre de l'opération 11.11.11, don destiné à un orphelinat pour enfants palestiniens ;   

- en 1992, envoi d'une camionnette remplie de matériel scolaire pour les enfants bosniaques réfugiés de guerre.       

   

Extraits d’un article du journal Le Soir du samedi 19 décembre 1992, par Daniel CONRAADS :

 

JUPILLE : DU MATÉRIEL SCOLAIRE POUR LES RÉFUGIÉS DE SLOVÉNIE

Si elle a beaucoup moins souffert que la Croatie et la Bosnie, la Slovénie, ce pays de 1,8 million habitants, a vu affluer 80.000 réfugiés sur son territoire. 17.000 de ces expatriés sont des enfants… Beaucoup d'entre eux sont en proie à l'oisiveté puisqu'ils ne vont plus à l'école depuis huit mois. 

Dans le cadre de « Causes communes », le Vestiaire des écoles officielles de Jupille a voulu contribuer aux efforts entrepris par les autorités slovènes pour prodiguer à ces enfants des camps une scolarité minimale. Trois tonnes de petit matériel pédagogique ont ainsi été acheminées en direction du centre de consultation pour enfants et adolescents de Ljubljana...

Pendant des années, pour faire rentrer les sous dans la caisse, les membres du Vestiaire ont organisé entre autres :

Aux Bruyères en 1986.  Photos prises par Octave WARZEEAux Bruyères en 1986.  Photos prises par Octave WARZEE

Aux Bruyères en 1986. Photos prises par Octave WARZEE

- trois tournées annuelles de Saint-Nicolas (dans les quartiers de Jupille, passage de Saint Nicolas et ses jouets avec des billets de tombola pour gagner les lots) ;   

- un, parfois deux bals de carnaval ;

- loge foraine aux fêtes de quartier de Jupille : Cortils, Bruyères, place de Meuse, Ferrer ;

- grande tombola ;

- expositions thématiques de poupées à l'école Ferrer : carnaval de Nice, soirée de ballet à l'Opéra, petits métiers wallons...

- enveloppes sollicitant une contribution des familles ;

- photos des élèves et des classes vendues au profit du Vestiaire (VEO)

- séances de cinéma ;

- fancy-fair, rallye....

- voyages de fin d'année en train spécial.

 

Reflets des Andes, 1976

Reflets des Andes, 1976

 

 

Centième anniversaire à la Maison des Jeunes de Jupille le

30 septembre 2000

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Jules JASSELETTE, échevin de l'Instruction Publique de Liège

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Willy DEMEYER, bourgmestre de Liège

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Willy DEMEYER et Henri BROZE, ancien échevin de Jupille, qui a participé aux activités du Vestiaire, notamment lors des tournées de Saint-Nicolas.

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

 

De gauche à droite au premier rang : Jean-Jerry GODEAU, Jules JASSELETTE, Danièle BONFOND, Georgette CALIFICE, Armand MAROT, Jean-Pierre DIGNEFFE, Miguel MIÉVIS, Jeanne HOUGARDY, Madame CLIGNET ; à l’arrière : Henri BROZE, Marguerite MASSARD, Renée NÉMERLIN, Henri BLAISE, Betty RISACK, Lilianne GENDEBIEN, Maria et Pol DETAILLE, Guy RISACK, Edgar et Jeannine FRANCK, Maggy DEFRÈRE, Maggy LATIN, Claudette MALAISE…

VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALESVESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES
VESTIAIRE DES ECOLES OFFICIELLES, appelé à sa création VESTIAIRE DES ECOLES COMMUNALES

Élevés de l'Enseignement Secondaire de la Ville de Liège venus animer musicalement la soirée du centième anniversaire du V.E.O.

 

Ceci est un bref historique du Vestiaire des Écoles Officielles auquel il conviendrait d'ajouter les noms de tous les membres qui, au cours des cent ans de son histoire, se sont dévoués à son fonctionnement. Ils furent nombreux. Tous ne nous sont pas connus et nous ne pouvons prendre le risque d'en oublier ne fût-ce qu'un seul.

Texte rédigé en 2018 :

  • par Georgette CALIFICE, membre de la Commission d'Histoire Locale de Jupille, et qui fut présidente du V.E.O. pendant une vingtaine d’années.  

  • en collaboration avec Ida DETILLEUX-JACQUEMIN, présidente de la CHL.

  • Illustrations et informations de : Georgette CALIFICE, Léopold DETAILLE, Marie-Thérèse BROZE, Roger BODSON, Ida DETILLEUX-JACQUEMIN, Louis PÂQUE, Joseph RASQUINET, Pierre ROBIN, Octave WARZÉE.

  • mise en page du texte et des illustrations : Alfred JAMIN, webmaster, membre de la CHL.

Si, parmi les lecteurs du blog de la CHL, certains ont des documents, des photos, anecdotes concernant les activités du Vestiaire, ils peuvent contacter Georgette CALIFICE par mail à g.califice@skynet.be ou au 04/362 78 60

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27 juillet 2017 4 27 /07 /juillet /2017 08:26

Visite de Nancy Mc NAMARA HAMILTON là  où sa mère, Anna Rita Mc LURE Mc NAMARA, infirmière, a servi pendant la guerre et où son mari, John Gilmore Mc NAMARA, officier, est venu la voir. 

 


 

Anna Rita Mc LURE décédée le 3 décembre 1995 1st Lt. Nurse, 16th General Hospital

Anna Rita Mc LURE décédée le 3 décembre 1995 1st Lt. Nurse, 16th General Hospital

John Mc NAMARA, décédé le 18 janvier 1988, Captain, 908th Field Artillery Battalion, 83rd Infantry Division.

John Mc NAMARA, décédé le 18 janvier 1988, Captain, 908th Field Artillery Battalion, 83rd Infantry Division.

Anna Rita Mc LURE et John Mc NAMARA devant le château de Fayen-Bois.

Anna Rita Mc LURE et John Mc NAMARA devant le château de Fayen-Bois.

Le dimanche 16 juillet 2017, à Fayen-Bois, la Commission d'Histoire Locale de Jupille représentée par Ida DETILLEUX, Présidente, Alfred JAMIN, webmaster et Georgette CALIFICE, accueille un groupe de dix personnes tandis que Pierre ROBIN, habitant Chênée  et passionné de l'histoire de Fayen-Bois a organisé la visite et l'a commentée.

l'arrivée de nos invités venant du cimetière américain de Henri Chapelle, accueil de la Commission d'Histoire de Jupille et mot de bienvenue de Pierre Robin.
l'arrivée de nos invités venant du cimetière américain de Henri Chapelle, accueil de la Commission d'Histoire de Jupille et mot de bienvenue de Pierre Robin.
l'arrivée de nos invités venant du cimetière américain de Henri Chapelle, accueil de la Commission d'Histoire de Jupille et mot de bienvenue de Pierre Robin.
l'arrivée de nos invités venant du cimetière américain de Henri Chapelle, accueil de la Commission d'Histoire de Jupille et mot de bienvenue de Pierre Robin.

l'arrivée de nos invités venant du cimetière américain de Henri Chapelle, accueil de la Commission d'Histoire de Jupille et mot de bienvenue de Pierre Robin.

Ce groupe de dix personnes est composé de Nancy McNAMARA HAMILTON, accompagnée de son époux Ted HAMILTON, de sa fille, de leur beau-fils, de trois amies américaines, d'une amie anversoise (à l'origine des contacts) avec son mari et son fils.

le groupe un question

le groupe un question

La photo du groupe se compose de gauche à droite :

Lance KOY, gendre de Nancy et Ted,

Nancy McNAMARA HAMILTON, fille de Anna Rita Mc LURE Mc NAMARA, infirmière qui a servi pendant la guerre et où son mari John Gilmore Mc NAMARA, officier, lui a rendu visite,

Dayna LINTON, éditrice du livre "Soldiers'Stories series",

Katie HAMILTON KOY, fille de Nancy et de Ted,

Jelle THYS, auteur du site www.normandytothebulge.be, fils d'Eric THYS et de Nelly FREDERICKX THYS, habitants Putte et amis belges des HAMILTON (Nelly, à l'origine de cette rencontre ne figure pas sur la photo ci-dessus),

Ted HAMILTON, époux de Nancy McNAMARA,

Myra MILLER, fille du S/Sgt. Myron MILLER, K Company, 331st Infantry Division, auteur de "Soldiers'stories",

Joyce BILLEN McNALLY, fille de Pfc, Stan BIELEN, Hd Company 1st Battalion, 331st Infantry Regiment, 83rd Infantry Division,

Eric THYS.

FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945

Au départ du Centre Nature, endroit appelé "square d'Affnay" en 1945, nous commençons notre périple à Fayen-Bois. Certaines photos militaires utilisent ce nom pour localiser l'hôpital, mais les tentes ne se situaient pas là.

Empruntant l'avenue Louis Pasteur, où presque personne ne se souvenait de l'existence du "16th General Hospital" ou "Hôpital américain", nous nous dirigeons vers son emplacement.

Par le passage du Vieux Sart, nous arrivons au verger, où se trouvaient les tentes et où des pommiers de l'époque subsistent.  Seule la vieille ferme "Juprelle" a disparu des années plus tard. La localisation était bien choisie, près d'un château d'eau, à proximité d'une grand'route et d'une voie ferrée, ainsi que d'un charbonnage pour alimenter les braseros sous les tentes.

 

Muriel Phillips Engelman, une infirmière collègue de Anna Mc Clure en 1945, à laquelle on doit de précieuses photos de l'hôpital et un livre "Mission Accomplished".

Muriel Phillips Engelman, une infirmière collègue de Anna Mc Clure en 1945, à laquelle on doit de précieuses photos de l'hôpital et un livre "Mission Accomplished".

prises de vues de la prairie en 2017 (photo du webmaster) et en 1945 (photo de Muriel Engelman)
prises de vues de la prairie en 2017 (photo du webmaster) et en 1945 (photo de Muriel Engelman)prises de vues de la prairie en 2017 (photo du webmaster) et en 1945 (photo de Muriel Engelman)

prises de vues de la prairie en 2017 (photo du webmaster) et en 1945 (photo de Muriel Engelman)

A cette époque, Hitler se venge en lançant sur les Alliés 20.000 V1 dites "buzz bombs" par les Américains en référence à leur sinistre bruit, et curieusement nommées "robots" par les Liégeois, dont la ville était particulièrement ciblée, comme Anvers (Antwerpen).

En 1945, beaucoup de maisons restaient encore à construire autour de l'hôpital, ce qui permettait au personnel d'emprunter des raccourcis à travers champs pour aller au château et au dancing, un peu plus loin.

Avenue de la Rousselière, d'après une photo de l'époque, un habitant a pu localiser une maison bombardée et raconter l'histoire de sa voisine encore debout. Construite selon une technique espagnole ancienne pour l'Expo de 1939 à Liège, elle fut démontée et reconstruite à Fayen-Bois, où elle résista au souffle d'une V1 qui détruisit la maison contiguë  en tuant hélas son occupante.

 

 

maison bombardée avenue de la Rousselière

maison bombardée avenue de la Rousselière

Un peu plus loin, on peut voir les vieux châtaigniers devant lesquels Anna Rita Mc LURE est sûrement passée.  Ils apparaissent déjà sur une carte de 1750. On aperçoit le château à l'arrière plan.

Vieux châtaignier à l'heure actuelle et carte postale du passé
Vieux châtaignier à l'heure actuelle et carte postale du passé

Vieux châtaignier à l'heure actuelle et carte postale du passé

Depuis 1625, le château a connu bien des événements et des vicissitudes. (voir l'article d'Octave WARZEE, intitulé "Le Château de Fayen-Bois" sur notre blog) 

Occupé de 1940 à 1944 par les Allemands puis par le personnel du 16th General Hospital, les mansardes où logèrent les infirmières sont désormais en meilleur état qu'en 1945, époque où les infirmières disposaient des seaux pour recueillir la pluie qui traversait le toit.

Nancy a pu visiter l'entrée du château et prendre pas mal de photos souvenirs.

De chaleureuses embrassades, échanges d'adresses et remise de cadeaux à Nancy clôturent cette matinée d'exception pour chaque participant.

Quelle émotion pour la fille de combattants américains, sa famille et ses amies, filles de soldats américains ayant combattu ici en Europe !!

 

 

FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945
FAYEN-BOIS : lieu de souvenirs de la guerre 1940 - 1945

 L'émotion fut aussi grande pour les accueillants jupillois que cette rencontre plonge dans leurs propres souvenirs :

Pierre ROBIN raconte la V1 tombée le 15 novembre 1944 sur son école. Elle était vide, car ce jour est férié: Fête du Roi ! Mais à quelque deux km de là, les vitres de la pièce où il faisait ses devoirs sautèrent.

Alfred JAMIN revit son arrivée à la côte en 1945 avec sa famille.

Georgette CALIFICE pense à ses parents proches, prisonniers de guerre, ses rencontres avec des survivants des camps d'extermination.

Ida DETILLEUX, très émue par la voix de Nancy qui lui rappelle celles d'Irène et de sa fille Patricia BOYES, dont la famille originaire du Yorkshire et la famille de Tony DETILLEUX sont liés par une amitié remontant à la guerre de 1914 - 1918.  Ida ne peut s'empêcher de penser aux sentiments ressentis lors du voyage à la recherche des lieux où ont vécu ses grands-parents.

 

le départ de nos invités en route pour Liège puis le retour au pays de l'oncle Sam.

le départ de nos invités en route pour Liège puis le retour au pays de l'oncle Sam.

Ce reportage est le travail de la Commission d'Histoire Locale de Jupille.

Ida DETILLEUX - JACQUEMIN, Présidente

Alfred JAMIN, Webmaster

Georgette CALIFICE, membre 

Photos du Webmaster, de Muriel PHILLIPS ENGELMAN, et de Pierre ROBIN

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18 février 2017 6 18 /02 /février /2017 12:13

Puisque le lieu-dit "Droixhe" est fréquemment cité dans cet article, il est opportun d'en rapporter l'étymologie. Selon Théodore GOBERT, pour qui ce toponyme est d'origine germanique car il provient des dialectes haut-allemand et frison (Treisch et Dresch), il faut lui accorder la signification de terrain vierge, de friche ou de pré banal. Quant à l'origine de Roisse-Poisson, Jean HAUST reconnaît au mot wallon "rwèsse" le sens de rude, escarpé ou rustique ; pour Poisson, je n'ai rien trouvé de probant.

Roisse-Poisson : nom de lieu assoupi au plus profond de la mémoire de quelques anciens Jupillois, il ne ressurgit que rarement des archives afin de compléter des documents de cartographes, de géomètres, d'historiens, de notaires ou d'autres urbanistes. Et si on se sert encore de ce toponyme dans les bureaux du Cadastre, c'est souvent au prix de mutilations graves dues à de téméraires exercices de prononciation, tant ont été nombreuses ses désignations successives au cours des siècles précédents.

Le bief de Roisse-Poisson était un mince bras de la Meuse s'aventurant au travers de l'ancienne plaine de Droixhe, à l'emplacement de l'actuelle Avenue de Jupille (désigné jadis "Divant Cronmoûse = Devant Coronmeuse" en "Haute Drwèhe = Haute Droixhe"), il se dirigeait ensuite vers la cuve en cuivre rouge (inaugurée le 24 mai 2000 face à l'entrée du Marché Couvert). Après une légère inflexion, vers les portiques des nouvelles extensions de la brasserie AB-Inbev (extensions construites à la fin des années 1990 sur le site de l'ancien Tir Communal, au lieu-dit "Plér'vèke = Pré l'évêque), ledit bief revenait vers la Meuse d'aval, par l'arrière de l'ancienne gare (au lieu-dit "Pré 'n-île = Preit en Isle = Pré en île"), soit à quelques dizaines de mètres avant le passage d'eau situé presque en regard de l'émergence de l'actuelle Rue Ladjet dans la Rue de Visé. Nos aïeux situaient ce passage d'eau "a l'èwe låvå = à l'eau de l'aval" ou "al longue pîre = à la longue pierre" qui était un ensemble de grosses pierres mal équarries formant un mur empêchant les terres et ballast, soutenant les voies ferrées depuis 1861 dans le quartier de la Wache (Place de Meuse actuelle), de s'affaisser et glisser vers le fleuve.

Qui dit bief, dit canalisation, dit réalisation totale ou partielle par la main de l’homme.  Ainsi il y a de cela plusieurs siècles de vaillants terrassiers ont contribué, peu ou prou au creusement de ce bras d’eau et, par conséquent, à la formation d'une île désignée comme étant : la Grande Île, l'Yslea Jean SIMON en 1617, l'Île de Herstal-aux-Pourceaux, l'Île SÅVEÛR (SAUVEUR) en 1867 et plus tard l'Île ÉBЀN/EYBEN ou l'Île de Marie LARDINWЀS (LARDINOIS). Des îlots sont apparus sporadiquement sur la Meuse, sculptés qu'ils étaient par les remous et la force des crues épisodiques. Constitués d'alluvions que le fleuve entassait là où sa vitesse s'apaisait, ces îlots étaient effacés ou déplacés par la crue suivante. La toponymie locale n'en a retenu qu'un seul, vraisemblablement celui qui a résisté le plus longtemps, c'est l'Île du Milieu (Île dè Mitan, non reprise sur la carte ci-après – voir au n° 16) que la Meuse avait déposée entre la Grande Île et les terres de Monsin.

Edmond JACQUEMOTTE et Jean LEJEUNE, dans leur "Glossaire Toponymique de la Commune de Jupille" de 1904, font remonter l'existence de ce bief à 1322 et en énumèrent plusieurs appellations : Rosepescon en 1322, Rostipisson en 1330, Roiste pexhon en 1438, Ros Pexhon en Droixhe en 1456, Roestpexhon en 1489, Bî (= bief en wallon) Herman PIRON en 1675, Rwèhe-péhon, Rwèse-péhon, Biez du moulin LIBOTTE en 1848 puis du moulin BASTIN et, enfin, apparence de francisation en Roisse-Poisson en fin de 19e siècle. Le bief a disparu entre 1925 et 1930, sacrifié sur l'autel des assainissements prévus pour l'Exposition du Centenaire de la Belgique.

Afin d'objectiver, de concrétiser, une représentation du bief de Roisse-Poisson pour quiconque tentant d'en saisir l'image, j'ai créé une carte en m'inspirant de celle de l'atlas du général Joseph-Johan-Franz de FERRARIS (1777), de celle de L-N. VREURICK de 1835, de celle de Philippe VANDER MAELEN (1853), de celle de Philippe-Christian POPP (1858), de celle d'Edmond JACQUEMOTTE et Jean LEJEUNE (1904) et, pour en finir, de la toponymie, ô combien précieuse, de "Herstal en cartes postales" (tome I) de Pierre BARÉ, redoutable connaisseur/collectionneur herstalien décédée en 08/2015. Il s'agit donc d'une carte hybride puisqu'elle jette sur la même feuille des éléments d'époques différentes (notamment parmi les rues de Jupille) et en fait disparaître d'autres pour des raisons de clarté, par exemple : la voie ferrée Liège-Visé en Basse-Droixhe à partir de 1861, le sentier longeant la rive droite de la Meuse et du bief (lire les n° 9, 14 et 20) et "l'Île dè Mitan = l'Île du Milieu" (voir n° 16). Le but de ce document est de permettre au lecteur de définir le bief et d'en avoir des repères géographiques et toponymiques précis. Attention : certains numéros peuvent cibler plus d'un site.

A Jupille, le bief de Roisse-Poisson en Haute-Droixhe

Sur cette carte, toutes les voies d'eau sont en bleu. Néanmoins, afin de bien le faire ressortir, le bief de Roisse-Poisson est au centre de la carte en bleu foncé moucheté de points blancs. Depuis toujours, les crues des eaux de la Meuse en aval de Liège se sont heurtées aux "Terres de Monsin/Monsaint" dans un site connu pour la sévérité de sa courbe, une déviation brutale, appréhendée par tous les "Moûs'leûs" (= les mariniers de la Meuse comme les "Oût'leûs" étaient les mariniers de l'Ourthe qui avaient leur quartier général sur la rive droite au flanc amont de l'actuel Pont de Méry, à proximité du "maka" du Gobry). Nos terres liégeoises sont proches des régions de langue germanique : courbé ou dévié se dit "krumm" en allemand, "krom" en néerlandais. A l'évidence, nous avons là l'occasion de saisir la genèse du toponyme "Coronmeuse". C'est Jean HAUST qui l'écrit à la page 166 de son "Dictionnaire Liégeois" : les mots germaniques "krumm" et "krom" ont été romanisés/francisés par le biais du substantif "coron" afin de former "Coronmeuse", par facilité/proximité phonique et non par référence aux habitations des ouvriers mineurs.

Le plan et la signification des numéros.

1. La Naye : il s'agit d'une voie d'eau que les Herstaliens nommaient également "Dérivation". Cette voie d'eau n'existait que lors des crues sévères de la Meuse ; le reste du temps, la Naye n'était qu'eaux stagnantes croupissant dans une succession d'étangs faisant la joie des pêcheurs, des promeneurs du dimanche ou des gamins chassant salamandres ou autres écrevisses servies dans les fritures des environs. Les fritures étaient nombreuses en Monsin (la plus ancienne s'appelait "La Fourchette", elle datait de la fin du 18e siècle), elles offraient de nombreux poissons ou crustacés du cru mosan et des pommes de terre réputées pour leur goût particulier dû aux alluvions déposées sur les emblavures potagères lors des inondations. Outre ces fritures, plusieurs laiteries permettaient aux promeneurs d'apprécier le lait et ses dérivés en direct du pis de la vache ou autre brebis ;

 2  .Axe de l'actuelle Rue Marexhe à Herstal (ancienne Chaussée Brunehault faisant partie de l'antique chaussée romaine Tongres-Trêves) qui traversait le Canal de Maastricht (n° 5) par le biais du Pont Marexhe (pont métallique tournant) et la modeste Naye par le biais du Pont WILLEM (pont de pierres) à partir de 1897. Après avoir franchi la Naye, l'ancien chemin rectiligne était désigné "Chemin de Jupille" (il aboutirait actuellement entre le centre de voile de l'A.D.E.P.S et l'entrée du bief menant à la centrale électrique du pont-barrage). Ce chemin se dirigeait vers un moulin à vent réputé, élevé en 1697 par un certain Pierre LOVINFOSSE, on l'appelait le "Moulin de Marexhe ou de Monsin".

 

Au temps des Romains, le Canal de Maastricht n'existait évidemment pas et la Meuse était traversée à gué, entre Marexhe et le plateau de Gît-le-Coq, car elle avait déjà les allures de ce que nous appelons aujourd'hui la Basse-Meuse pendant une bonne partie de l'année ;

 

 

3. Axe de l'actuelle Rue Saint-Léonard quittant Liège pour devenir Rue Hayeneux en entrant dans le quartier de Marexhe (marais) à Herstal ;

 

4. Axe rectiligne de l'actuelle Rue des Bayards à Liège ;

 

5. Canal de Maastricht (1849-1939), canal creusé par des centaines de terrassiers allemands (dont une bonne moitié succomba lors d'une épidémie de choléra en 1846). Évincé par le Canal Albert en 1939, le Canal de Maastricht s'initiait dès la Fonderie de Canons de l'actuelle Rue Commandant Charles MARCHAND, s'ouvrait sur un large bassin toujours existant (entre les actuels Parc Astrid et Quai de Coronmeuse) et traversait Herstal en parcourant les actuels Boulevards Ernest SOLVAY et Zénobe GRAMME. Notons qu'une longue jetée, s'avançant de la rive gauche de la Meuse jusqu'à mi-fleuve, dont les bases sont toujours visibles sur le flanc aval du Pont de l'Atlas V, formait obstacle à l'avancée des eaux mosanes vers le nord-est et les forçait à rentrer dans le Canal de Maastricht afin de maintenir une hauteur d'eau suffisante pour les hernas (modestes péniches halées). Seules les eaux de l'Ourthe, arrivant par la partie dénommée "Barbou", s'écoulaient sans entrave vers la courbe de Monsin (rappel : c'est depuis les travaux d'assainissement de l'exposition de 1905 aux Vennes que les eaux de l'Ourthe et de la Meuse ont été rassemblées dans les quartiers de Fétinne et de Rivage-en-Pot ;

A Jupille, le bief de Roisse-Poisson en Haute-Droixhe

6. La Laye : premier exutoire naturel des eaux de la Meuse en crue vers les terres plus basses de Monsin. C'est à l'amorce de cet exutoire, sur la rive gauche de la Meuse, que le passeur d'eau de Jupille (n° 11), venant du site de "l'èwe låvå" sur la rive droite, déposait ses passagers ou d'autres charges à l'endroit d'une grosse ferme désignée successivement DEL WAIGE, DE LA WACHE, TRAPPÉ, RASSENFOSSE, CRÉMERS et LEBOUTTE. Ce bras d'eau fut comblé entre 1855 et 1857 et transformé en terres agricoles ou servitude utilisée par les navetteurs se rendant vers Milsaucy, le centre de Herstal ou la Place Licour (comprendre Place de la Libre Cour) ;

 

7. Le bief TRAPPÉ : dès le 15e siècle, la puissante famille TRAPPÉ (del TRAPPE à l'origine) reprend la Ferme de la Wache à Jupille aux MAGHIN. Cette famille TRAPPÉ provenait du village de Lowaige (flamandisé en Lauw) dans la banlieue de Tongres. Lowaige s'est patoisé et altéré en "Li Wèdje" qui s'est, à son tour, altéré en se francisant en "La Wache" (idem pour la Rue de la Wache à Liège). Sur le bief qu'ils avaient fait creusé en Monsin, les TRAPPÉ installeront une puissante fenderie (laminoir à deux phases d'étirement) qui provoquera la fermeture de nombreux petits ateliers/clouteries à Herstal et Wandre. Les TRAPPÉ avaient plusieurs sites et domaines d'activités industrielles ou agricoles ;

 

8. Le Pont ÉBЀN/EYBEN …. qui n'était pas un pont mais une jetée ( al'djèterèye = à la jetée) lancée, à l'entrée du bief, jusqu'à mi-Meuse afin d'en forcer les eaux à s'engouffrer dans Roisse-Poisson pour en limiter l'envasement et générer un flot capable de faire tourner les roues à aubes des moulins ou autres scieries. Sur les reproductions (peintures ou photographies), il apparaît que la structure en bois portant cette estacade pouvait supporter la pose de tôles ou de planches escamotables afin de maintenir l'efficacité du détournement des eaux vers le bief en cas de sécheresse/étiage. Le Pont EYBEN n'était accessible que de l'Île de Herstal-aux-Pourceaux sur laquelle on parvenait en franchissant le Pont de Planches (Li Pont d' Plantches) entre les n° 14 et 15 sur la carte. Au cours des années 1900, le voisin le plus immédiat de cette jetée était la friture-restaurant que la famille BAUDRIHAYE (puis MATHOT) tenait, sur la rive opposée, à la pointe occidentale (désignée la "Fourchette") de l'île Monsin, entre Naye et Meuse ;

 

9. Le passage d'eau de Coronmeuse ou de la Lèche (déjà cité en 1330). La nacelle du passeur assurait la jonction entre le Tir communal (présent à cet endroit de 1862 à 1930) et le café désigné "Maison Blanche" sur l'Île aux Osiers sur la rive gauche et la friture-restaurant "À la Lèche" au lieu-dit "Al' barche = À la barge" sur la rive droite de la Meuse. L'appellation "À la Lèche" n'est pas à prendre à la lettre puisque la Lèche est à plus de 50 m à l'arrière de la friture (voir n° 10). L'hippodrome (entre 1835 et 1912) et plus tard le vélodrome de Jupille sont ici les voisins du passage d'eau en Haute-Droixhe jupilloise. Un sentier venant de Bressoux longeait la rive droite de la Meuse et du bief et filait vers le "Pont d' Plantches = Pont de Planches" (entre les n° 14 et 15) avant de revenir, par Basse-Droixhe, vers "Li Longue Rouwale = actuelle Rue Désiré SIMONIS" (n° 20) ;

A Jupille, le bief de Roisse-Poisson en Haute-Droixhe

10. Ce trait serpentant indique le creux/cours/rigole de la Lèche que nos aïeux appelaient "Li (X)Horote del Lèdje/Lètche = le ruisseau/sillon de la Lèche". Plusieurs orthographes sont connues : Lage en 1346, Leiche en 1478, Leische en 1494, Leche en 1676, Lèche en 1703, Lège en 1735, Leche en 1770, Lexhe en 1781 et Lèche depuis 1846. Ce ruisseau, au gabarit variable selon les saisons, était alimenté par trois autres (voir les numéros 22, 23 et 24) : le Ruisseau du Poncay de Bressoux, le Ruisseau du Moulin de Robermont au Trou LOUETTE et le Ruisseau d'Ѐdjîrî du Fond Crahay. La Lèche était également désignée la "Xhorre des Révérends Pères Chartreux de Haute-Cornillon" au 18e siècle car ces religieux y possédaient un grand vivier réputé poissonneux qui leur permettait d'assouplir, un tant soit peu, leur dure loi d'abstinence (quelques immeubles et ponceaux avaient été construits près de ce vivier à hauteur du n° 10). Le cours de la Lèche était également suivi par le sentier/chemin dit du "Pré NAVEAU" (n° 13) ;

 

11. Le passage d'eau de Jupille en "Ѐwe Låvå = Eau de l'aval" ou "de la Wache" ou "Al' Longue Pîre = À la longue pierre". La longue pierre, c'était un mur incliné de 1,5 m de haut, fait de grosses pierres dont la destination était de soutenir les terres et ballasts contre les tassements/affaissements dus au passage des trains de la ligne 40 en Basse-Droixhe et au lieu-dit "Al Wadje" en particulier. Une pente douce permettait d'y atteindre la nacelle du passeur d'eau. L'actuelle Rue Ladjet est longtemps restée le seul chemin permettant de se rendre vers Wandre et Visé. Le traçage de l'actuelle Rue de Visé vers 1840, la pose des voies ferrées de la Ligne 40 vers 1860 et les travaux de l'Exposition du Centenaire entre 1925 et 1930 ont bouleversé le site originel au point de le rendre complètement méconnaissable. Des milliers de tonnes de terre de remblai ont été nécessaires afin de faire reculer la Meuse et de la repousser dans les terres de Monsin (et, je ne m'étendrai pas sur les travaux de la brasserie et de l'autoroute au début des années 1960). La nacelle du passeur permettait aux passagers d'atteindre Herstal sur la rive gauche de la Meuse, à hauteur d'une ancienne grosse ferme (voir item n° 6) et de poursuivre vers le centre de Herstal ou vers la Place Licour (de la Libre Cour). Marcel DELSUPEXHE et Eugène MANGIN furent les deux derniers passeurs, ils tenaient café et commerce d'articles de pêche sur la rive jupilloise du passage d'eau. Les travaux d'assainissement pour l'exposition de 1930 en Droixhe sonnèrent l'hallali des passages d'eau de Coronmeuse et Jupille. Eugène MANGIN retrouva un emploi en tant que chauffeur à la Fabrique Nationale à Herstal ;

 

12. L'ancienne Île de Malte (désignée également "Cul du Dos FANCHON" parce que située en aval du Dos FANCHON) : désignation accordée par le peuple de Liège, au cours de joutes nautiques festives le 27 juillet 1798 (écrit Théodore GOBERT à la p. 444 du tome VII des "Rues de Liège") afin de commémorer la prise stratégique de La Valette (capitale de l'Île de Malte) par Napoléon BONAPARTE le 11 juin précédent.

 

Par ailleurs, la Ville de Liège, souhaitant construire un nouvel abattoir vers 1870, annexa l'Île de Malte au Dos FANCHON, par comblement du fossé mosan, afin de pouvoir bénéficier d'une surface de construction plus importante. Enfin, depuis des temps immémoriaux, la tradition verbale liégeoise nous indique qu'une île pouvait être désignée selon l'image qu'elle générait dans l'imaginaire du citoyen, c'est à dire l'image du dos émergé d'un être inanimé flottant au fil de l'eau. C'est pour cette raison que nous sont restés, dans le domaine de la toponymie liégeoise, des noms propres aussi évocateurs que le Longdoz et la Rue Dos FANCHON ;

A Jupille, le bief de Roisse-Poisson en Haute-Droixhe

13. Le Sentier/Chemin du Pré NAVEAU (NAVEA en 1533, NAAVEAU en 1652, NAVAY en 1807) : ce sentier partait de Bressoux (davantage de l'actuelle Rue Général Charles de GAULLE que de l'actuelle Rue du Moulin), il partageait la plaine de Droixhe en deux : au nord, Haute-Droixhe et au sud, Basse-Droixhe. Il franchissait la Lèche au lieu-dit "Pont a l'ourtèye = Pont au massif d'orties" (n° 27), il en longeait le sillon et le bief de Roisse-Poisson sur leur rive droite, il traversait les lieux-dits de "Plér'vèke = Pré de l'évêque" et de "Pré 'n-Île = Pré en Île" et arrivait au passage d'eau de Jupille. Le sentier du Pré NAVEAU était également désigné "Li Pazê del Basse-Drwèche = le sentier de (la) Basse-Droixhe" ;

 

14. "Le Pont de Planches = Li Pont d' Plantches = La Passerelle" : le seul vrai pont franchissant le bief de Roisse-Poisson afin d'atteindre l'Île de Herstal-aux-Pourceaux. Ce pont figure dans de très nombreux récits car il était un point de repère connu de tous le long du sentier partant de "li longue rouwale = la longue ruelle = actuelle Rue Désiré SIMONIS" (n° 20) ; ensuite, côtoyant le bief, ce sentier filait vers le passage d'eau de Coronmeuse, l'hippodrome, l'artificier DRESSE et enfin Bressoux (devenue commune dès 1871 sur un territoire relevant auparavant de Grivegnée) ;

 

15. La Grande Île ou l'Yslea Jean SIMON en 1617 ou l'Île de Herstal-aux-Pourceaux ou l'Île SÅVEÛR/SAUVEUR en 1867 ou l'Île ÉBЀN/EYBEN ou l'Île LARDINOIS. C'est sur cette île qu'avait été érigé un seul bâtiment très ancien sur lequel le couple formé par Henri-Nicolas LARDINOIS et son épouse Marie BONEMME, acquéreurs de l'île en 1890, construisit une ferme en 1918, ferme qui sera l'objet d'une peinture de Servais HOUVELEZ, aquarelliste et auteur jupillois fécond et bien connu ;

 

16. Le bief de Roisse-Poisson revient à la Meuse : à cet endroit, les eaux du fleuve et du bief y déposant leurs alluvions, il surgissait périodiquement un îlot : "l'Île dè Mitan = Île du Milieu". Cet îlot, régulièrement emporté lors de la crue suivante, était suivi d'un gouffre craint des bateliers : "Li Trô dèl' Bråkène" ;

 

17. Lieu-dit "Plér' vèke" arpenté par le Sentier/Chemin du Pré NAVEAU : altération de "Pré de l'Évêque" ;

 

18. Lieu-dit "Pré 'n-Île" le long du Sentier/Chemin du Pré NAVEAU : altération de "Pré en Île". À quelques 30 m en aval de ce n° 18, les eaux du bief mettaient en mouvement, au 19e siècle, les roues à aubes du moulin LIBOTTE (puis BASTIN) et de la scierie de Félix CHÉVAU situées sur leur rive droite. La placette située en vis-à-vis de l'actuelle Place de Meuse est encore désignée de nos jours Place LIBOTTE par les anciens de Jupille ;

A Jupille, le bief de Roisse-Poisson en Haute-Droixhe

19. Ce bout de chemin est toujours présent en 2016 (plus pour longtemps peut-être). Il est désigné "Rue du Pré Commun" entre la Rue Dieudonné DEFRANCE et la Place Louis de GEER et ne semble mener que vers les stocks d'un commerce de charbon/mazout et vers le domaine de la S.N.C.B/INFRABEL ;

 

20. "Li Longue Rouwale = la Longue Ruelle = l'actuelle Rue Désiré SIMONIS" : très ancienne voie s'aventurant dans les terres de Basse-Droixhe et menant au sentier atteignant le "Pont d' Plantches = le Pont de Planches". La dédicace au bourgmestre de Jupille, Désiré SIMONIS, a été adoptée en Conseil Communal le 20 juillet 1901, du vivant du bourgmestre : fait rare et exceptionnellement réitéré, comme pour les Rues HERMESSE et PIEDBŒUF ;

 

21. Plateau de Gît-le-Coq : centre emblématique de Jupille, le site de Gît-le-Coq rassemble une cohorte d'éléments ayant trait à la fondation du village originel à l'époque romaine, à son développement pendant la période carolingienne et à son devenir en tant que commune ;

 

22. Le Ruisseau du Poncay : ce ruisseau important colportait les eaux des araines du Charbonnage des Prairies en Haute-Cornillon (à l'angle des Rues Justin LENDERS et Élise GRANDPREZ à Bressoux), du Charbonnage de Sainte-Famille (à l'endroit du monument aux morts dans le cimetière de Robermont) et du Charbonnage du Bois des Mangons (sur la plaine de l'Oasis, en haut du Thier du Bouhay à Bressoux). Ce ruisseau surgissait, du ventre de la colline de Robermont, par le biais d'une longue galerie horizontale (encore accessible le D. 4 octobre 1992) débouchant derrière une porte métallique inscrite dans un mur grisâtre entre les n° 76 et 82 de la Rue Winston CHURCHILL, juste en vis à vis de la Rue Frères PHILIPPART. Jadis, les eaux du ruisseau erraient pendant 200 m au travers des houblonnières de "Tanixhe" avant de se jeter dans le Canal de Golette à hauteur du croisement des Rue du Marché et du Poncay. Lors de l'urbanisation de Bressoux, du traçage des Rues du Moulin et du Marché et autres adjacentes, une partie des eaux du ruisseau pris la direction de l'est, vers Droixhe et ultimement la Lèche.

 

Notons que le charbon extrait dans les charbonnages cités plus haut (auxquels doit s'ajouter le Charbonnage de Chartreuse et Violette de l'Impasse Denis VALKENBERG dans la Rue Winston CHURCHILL) était transporté par chemin de fer (en suivant l'axe passant par les actuelles Rues du Chemin de Fer, Servais THÔNE et FASSIN qui n'existaient pas encore) vers la rive droite de la Meuse après avoir traversé une passerelle sur le bras d'Ourthe du Barbou (qui n'était pas encore l'actuelle Dérivation). Des nacelles emportaient le charbon sur la rive gauche de la Meuse, à hauteur de l'actuelle Rue des Armuriers, afin de le livrer aux forges et fours de la Fonderie de Canons (site actuel de l'Athénée de Liège-Atlas). L'administration de ces quatre charbonnages était assurée dans l'immeuble portant le n° 92 de l'actuelle Rue Winston CHURCHILL à Bressoux ;

 

 

 

Bâtiment situé au 92 de la Rue Winston Churchill ou fut assuré l'administration des quatre charbonnages dont il est question dans le paragraphe 22.

Bâtiment situé au 92 de la Rue Winston Churchill ou fut assuré l'administration des quatre charbonnages dont il est question dans le paragraphe 22.

Porte métallique située rue Winston Churchill entre le 76 et 82, derrière laquelle débouchait un ruisseau surgissant du ventre de la colline de Robermont.

Porte métallique située rue Winston Churchill entre le 76 et 82, derrière laquelle débouchait un ruisseau surgissant du ventre de la colline de Robermont.

23. Ruisseau du Moulin de Robermont : ce ruisseau, constitué par les eaux provenant des hauteurs du massif de Robermont (aux lieux-dits "Les Bassins et les Sarts" après lesquels il était censé faire tourner les aubes du moulin du couvent des Cisterciennes, religieuses présentes sur le territoire de l'actuel cimetière de Robermont de 1200 à 1789), surgissait à hauteur du Trou LOUETTE après avoir dévalé les pentes des actuels services communaux des "Plantations". Il traversait l'ancienne "Route de Jupille = actuelle Rue Winston CHURCHILL" et préfigurait le tracé rectiligne de l'actuelle Rue Ferdinand HEUVENEERS avant de virer à droite vers le site de l'ancienne gare de Bressoux ;

 

24. Ruisseau d'Ѐdjîrî du Fond Crahay : ruisseau descendant du hameau des Bruyères à Jupille en suivant le Fond Crahay qui marquait la limite communale tracée entre Jupille et Grivegnée, d'abord, puis Bressoux à partir de 1871. Ce ruisseau s'amorçait à hauteur de l'actuel cimetière de la Bure à Bois-de-Breux et des installations sportives des TEC, il séparait les actuelles Rue de Pilzen et des Fagnes, il longeait le domaine de l'ancienne ferme/houblonnière du Fond Crahay (dans le virage serré de la Rue de Pilzen), il plongeait ensuite, par l'actuelle Rue du Fond Crahay, vers l'ancienne "Route de Jupille = actuelle Rue de Liège" et s'aventurait vers "Li (X)horote dèl Lètche = le ruisseau/sillon de la Lèche" dans les terres de Basse-Droixhe.

 

 

Encore aujourd'hui en 2016, lors d'averses importantes, il est fréquent de remarquer que ce ruisseau traverse et abandonne ses boues au travers de la Rue de Liège, à hauteur de la Rue du Fond Crahay. Et ce, depuis des temps immémoriaux !

Édjîrî, mais d'où peut provenir pareille désignation ? Ce mot ne tombe pas du ciel, il s'appuie sur d'autres qui l'ont précédé, qui ont été déformés et qui se sont altérés. Le Glossaire Toponymique d'Edmond JACQUEMOTTE et de Jean LEJEUNE nous indique la voie à suivre : Nigirrey en 1221, Négiriwe en 1401, Negyrue en 1553, Girouwe en 1561, Engireux en 1631, en Egiry en 1716 et en Regirir en 1717. Dans tous ces toponymes, on retrouve la racine latine niger, nigra, nigrum signifiant noir et le suffixe ri, ru, ry signifiant ruisseau. Aux alentours de l'an 1000, alors que nos régions sont encore couvertes par la forêt primitive et dense, deux secteurs professionnels sont favorables à la mise en exploitation des bois/forêts : les agriculteurs recherchent des surfaces propices à l'élevage ou à la culture et les métallurgistes recherchent du bois pour en faire du charbon de bois afin de faire monter davantage la température de leurs bas-fourneaux. Une aire de bois touffu destinée à être abattue et mise en coupe était appelée nemus/nemoris en latin (en français, on dit essartage). Dès lors, puisqu'il est question d'un ruisseau noir, je pense que c'est parce que ce ruisseau surgissait de bois denses et obscurs ou parce que ses eaux portaient la trace et la couleur des cendres de charbon de bois fabriqué lors de la mise en coupe des nemora dans les actuels lieux-dits des Sarts (Essarts) et du Fond Crahay ;

A Jupille, le bief de Roisse-Poisson en Haute-Droixhe

25. La Ferme LOUIS (ex-LABEYE, ex-DESSART, ex-DHAENEN, ex-RASQUINET et ex-HANQUET, par ordre d'ancienneté croissante) au n° 86 de l'actuelle Rue de Bois-de-Breux, à l'angle de la Rue Jean JAURЀS. Avant que la Rue de Bois-de-Breux ne soit tracée en 1886 entre un étang et l'arrière de la ferme, l'itinéraire de jadis, désigné "Li Rouwale Hågngneû = la ruelle Hågngneû", passait entre la ferme et les annexes qui lui font face, soit au milieu de l'ensemble, avant de rejoindre le chemin de Baille-Colleye au sud-ouest ;

 

26. L'actuelle Rue des Trixhes assurant la jonction entre la Place Gallo-Romaine et la Rue de Bois-de-Breux aux Bruyères. Avant de se voir décerner la vocation de rue très pentue, cet itinéraire n'était qu'une rigole [une (x)horote] permettant l'évacuation, entre autres, des eaux d'exhaure (pompage) des charbonnages du haut des Trixhes (les bures Belle-Vue et Général) vers les actuelles Rue de l'Araine, Derrière-le-Château et Ivan POKHITONOV afin d'actionner les aubes du Moulin COLLARD (situé à l'endroit de la boulangerie dans l'axe et en bas de la Rue Ivan POKHITONOV) avant d'atteindre le Ruisseau de Fléron sur le site de l'actuelle Rue de Meuse, soit au terme de sa traversée de Jupille ;

 

27. "Li Pont a l'ourtèye = Le pont au massif d'orties" : lieu/repère où le chemin/sentier du Pré NAVEAU (n° 13) traversait la Lèche par le biais d'un ponceau. Loin d'être un ouvrage d'art, il s'agissait d'un simple ponceau jeté à la hâte, comme d'autres, sur ces trois ruisseaux de Basse-Droixhe.

 

Une dernière précision : notre orthographe française recèle la particularité de faire apparaître deux consonnes voisines, un "X" suivi d'un "H", dans plusieurs mots, qu'ils soient à considérer comme substantifs ou comme noms propres. Nous répertorions ainsi : l'exhaure, la xhavée, la xhorote, à Xhendelesse, à Xhoffraix, à Xhoris, à Xhovémont, chez XHAUFFLAIRE, chez XHÉNEUMONT, chez XHIBITTE, etc. Et, hiatus troublant, Jean HAUST, dans son "Dictionnaire Liégeois", n'a même pas retenu la lettre "X".C'est dans "La Libre Seigneurie de Herstal" d'André COLLART-SACRÉ que j'ai trouvé une explication plausible à cette curieuse association que le plus téméraire d'entre nous n'oserait prononcer, sauf s'il pratique l'albanais. L'argumentaire est le suivant :

1) aux 7e et 8e siècles, dans les régions du nord-est de la Belgique (aux limites des aires des langues latines et germaniques), les copistes avaient remarqué un son inconnu ; en l'occurrence, un son que je décrirais comme étant celui d'un "H aspiré/appuyé" ;

2) pour faire apparaître ce son nouveau dans leurs textes, les copistes en ont cherché un lui ressemblant dans les langues qu'ils pratiquaient et ils se sont arrêtés à la 22e lettre de l'alphabet grec, le "KHI", dont la graphie ressemble au "X" latin, tant dans sa forme minuscule que majuscule, "χ" et "Х", et l'ont insérée dans leurs écrits.

Voilà l'explication de l'insertion de ce soi-disant "X" dans notre français écrit et parlé (lors duquel cet "X" doit s'effacer et renforcer le "H" comme dans haricot, héros, Hollandais, Hambourg, Hawaï). Ce qui, selon le Petit LAROUSSE Illustré, se définit, en termes techniques, comme étant une épenthèse.

 

Texte et composition : Monsieur Octave Warzée, membre de la CHLJ

Mise en page, agencement et photos : Monsieur Alfred Jamin, membre de la CHLJ et responsable du blog de la dite commission.

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1 février 2017 3 01 /02 /février /2017 14:24

Tel qu'on peut l'admirer aujourd'hui, le bâtiment est superbe. Tout est nouveau, tout est propre et bien coloré. Le château de Fayen-Bois revient de loin, les trois derniers quarts du 20e siècle ont failli lui être fatal, il était en ruine.

 

Ici, tout redémarre en 1619 quand l'ambassadeur de la Principauté de Liège à Rome décide de revenir, avec son épouse Agnès PELS, sur les terres liégeoises de sa jeunesse. Il s'agit de Guillaume de FAYEN, fils de Martin et Anne de FAYEN – STÉVART de la paroisse de la Madeleine au centre de Liège et neveu d'un chanoine de la cathédrale Notre-Dame et Saint -Lambert. Notre ex-diplomate décide d'acheter le site dit du "Petit Bourg" au Bois de Breux (les communes et leurs limites ne sont pas encore fixées en 1619). Ce "Bourg = Burg en allemand signifiant endroit fortifié" serait un des quatre sites carolingiens connus dans la proche région :

 

1) à Haute-Cornillon, le site sur lequel les Prémontrés vers 1116, puis les Chartreux vers 1360, puis les Petites Sœurs des Pauvres en 1853, puis une Maison de Repos et de Soins en 2016 ont élevé un sanctuaire et/ou un lieu d'hébergement ;

 

2) à Blegny (ex-Saive), le site sur lequel a été construite "Li Cinse å Laton – La Ferme au Son", détruite depuis la fin des années 1970 et devenue dépôt de containers de pneus à l'angle de la Priessevoye (ou Voie de la Foleresse = épouse du foulon) et de la Rue Nifiet ;

 

3) le Château d’Oupeye, Rue du Roi Albert, où résidait l'éblouissante Alpaïde, la maîtresse de Pépin de Herstal (voir la peinture d'Auguste CHAUVIN dans la nef latérale droite de la cathédrale de Liège, peinture intitulée "Le banquet de Jupille");

 

4) le "Petit Bourg" au Bois de Breux. En 1619, il ne subsiste de l'ancien "burg" qu'un rectangle en pierre de 22,5 x 13,5 m. Ce qui séduit Guillaume de FAYEN et son épouse, c'est l'espace complètement déboisé (il n'y d'arbres que le long du ruisseau qui vient de Beyne-Heusay et qui descend vers Houlleux) et la large vue sur Herstal et les premières terres de la Hesbaye, par-delà Monsin et la courbe de la Meuse sommeillant calme et large en fond de vallée.

Le Château de Fayen-Bois.

La construction du nouveau château va prendre plus de cinq ans. On peut imaginer que Guillaume de FAYEN, qui revenait d'Italie, aurait pu insister pour que l'architecte s’inspire de la finesse des styles italiens pour sa future demeure. Mais, il existait déjà à Liège une construction qui démontrait l'incompatibilité radicale entre l'esthétique italienne et les rigueurs des hivers liégeois : c'était le portail oriental de l'église Saint-Jacques de l'architecte Lambert LOMBARD (1505-1566). Les fines moulures et dentelles de pierre ne peuvent perdurer à Liège en raison des gels successifs qui délitent la pierre inexorablement.

 

Dès lors, le style retenu pour le château de Fayen-Bois fut celui de la "Renaissance mosane" dont la "Maison CURTIUS", construite entre 1600 et 1610 en bord de Meuse, offre le plus bel exemple : caves superposées en deux niveaux, gros-œuvre imposant en briques faites sur place, versants de toit gigantesques sur de nombreux greniers, baies et fenêtres à meneaux afin de réduire les entrées au froid, ponton pour franchir les douves et quelques rares arbres afin de ne pas masquer la vue vers la Meuse. Voilà l'image qu'offrait Fayen-Bois en 1625 lorsque le couple de FAYEN-PELS y emménage.

Croquis de Jean MÜLLER

Croquis de Jean MÜLLER

Mais, la vie a des revers, le lignage des de FAYEN-PELS va devoir puiser puis épuiser l'épargne pour continuer à vivre et à investir au château de Fayen-Bois (ferme et jardins). Ils vont s'endetter à un point tel que le château est saisi le 4 septembre 1679. Une première mise aux enchères, le 27 octobre 1681, dépossède les enfants des de FAYEN-PELS et porte l'édifice dans les mains d'un certain Jean-Baptiste NIVOLARA. Ensuite, le 22 mars 1713, c'est au tour de Philippe BALTHASAR, dit baron de Villers, de devenir le nouveau propriétaire du domaine. En 1726, c'est Edouard de CONRARD, dit baron van der HEYDEN de BLISIA, qui le devient. Le 14 juillet 1732, la fille du précédent van der HEYDEN, dite Marie-Louise de BLISIA, épouse le baron Michel de ROSEN et lui apporte le domaine en dot.

 

Sous les de ROSEN, gros travaux de modernisation aux baies, fenêtres, vitres et blanchissement des façades du château et de la ferme. Entre 1794 et 1814, les soubresauts postrévolutionnaires et les batailles napoléoniennes font arriver au château des soldats autrichiens, des soldats français et des cosaques russes, il s'ensuit de nombreux et importants dégâts. En 1817, une descendante des de ROSEN-de BLISIA, une certaine Louise-Hélène épouse Pierre-Nicolas JEUNEHOMME et apporte le domaine en dot.

 

 En 1818, ce Pierre-Nicolas JEUNEHOMME le vend au baron Antoine de THIRIART qui, peu de temps après, lègue le domaine à sa nièce (la fille de sa sœur) Marie-Zoé de FLOEN-d'ADLERCRONA (1808-1866, morte du choléra le 21 novembre à 58 ans). Cela fait huit propriétaires successifs du "château de Fayen-Bois" en 140 ans, c'est bizarrement étrange !

Le Château de Fayen-Bois.

En 1838, cette Marie-Zoé de FLOEN épouse un Français apprécié, … on peut comprendre car c'est un noble-juriste-militaire-diplomate, c'est le baron Amédée de la ROUSSELIÈRE-CLOUARD (1804-1872), né en Angleterre puisque ses parents avaient quitté la Normandie lors de la révolution de 1789. Sous le baron Amédée et son épouse, le domaine va subir de grandes modifications : aménagement du parc (sentiers, étangs successifs faits de cuvettes en briques et contenus par des murets et autres pontons, plantations de nombreux hêtres dont deux pourpres immenses toujours visibles en 2017 aux extrémités gauche et droite à l'avant du château), alignement en position rectangulaire des douves entourant le château et construction de deux pavillons en tourelle (démolis vers 1946) à l'avant afin d'y installer les mécanismes d'alimentation des douves.

 

Les de la ROUSSELIЀRE ont organisé des fêtes gigantesques dans le parc en été, particulièrement lors de la fête au Bois de Breux au début juillet. Plusieurs milliers de personnes se croisaient dans les allées où divers jeux étaient organisés. Pour les bals populaires, deux lieux étaient très fréquentés régulièrement : d'abord, l'Auberge de Fayen-Bois (ex-résidence du garde de la lignée des DEFLANDRE) dans l'Avenue de Cologne au n° 18 et ensuite les dépendances des nouvelles écuries au n° 7 de l'Avenue de l'Absent. La tradition locale rapporte qu'un assemblage de planches couvrait le sol de ces derniers locaux afin que les danseurs puissent "valser" sans abîmer leurs chaussures ou leurs chevilles. Le chansonnier Alibert trouva la situation cocasse lors d'un passage et créa une nouvelle chanson à succès intitulée "Sur le plancher des vaches", chanson reprise notamment par l'orchestre de Jacques HÉLIAN dans les années 1950. Un troisième établissement au succès plus modeste se trouvait en contrebas de la Rue de Homvent au 91, dans le creux du ruisseau de Fond-Drî-Vå et, enfin, un quatrième établissement beaucoup plus récent existait au n°1 de l'Avenue de la ROUSSELIЀRE, c'était le café-dansant de Guillaume DESTINAY fermé dans les années 1950. La deuxième entrée du domaine du Château de Fayen-Bois était immédiatement voisine de cet établissement DESTINAY.

Le château de Fayenbois en ruïne .....

Le château de Fayenbois en ruïne .....

Le couple Amédée de la ROUSSELIÈRE et Marie-Zoé de FLOEN a eu deux fils : Arthur (1839-1883, parfois désigné Florent) et Gaston (1842-1917). Le jovial Arthur épousa d'abord (en janvier 1871) Nadejda HARITOFF (1849-1877, de l'entourage de la famille tsariste de Russie) de laquelle naîtra, en 1870, Nadine de la ROUSSELIÈRE qui, après avoir épousé le métallurgiste français Guillaume de ROHAN-CHABOT le 23 avril 1901, aura quatre enfants (Lydie, Isabeau, Blandine et Charles) et deviendra veuve le 13 décembre 1922.

 

 C'est cette veuve qui se retira en France et mit le domaine en vente car elle et son époux Guillaume furent les derniers à avoir occupé le château de Fayen-Bois après le décès du baron Amédée le 13 mai 1872 à 67 ans (notons que, après le décès le 21 novembre 1866 de sa femme Marie-Zoé de FLOEN âgée de 58 ans, le baron Amédée préféra quitter Fayen-Bois pour trouver refuge dans un hôtel particulier Rue Jean-Joseph HAMAL à Liège, près de l'opéra où il décéda). Après le décès de Nadejda HARITOFF le 1er novembre 1877, Arthur épousa Isabelle BEYENS, encore une fille de diplomate.

 

Quant à l'austère Gaston, il épousa, en 1868, la comtesse (Marie-) Louise de ROBIANO (1842-1874), ils ont rejoint le Château des Bruyères à Chênée, y ont fixé leur résidence et y ont eu deux enfants : Emmanuel (1869-1870) et Marie (1871-1906). Hélas, la phtisie (tuberculose pulmonaire) frappa durement la famille : la mère, le fils et la fille en décédèrent. Le baron Gaston, esseulé, est mort dans son hôtel particulier du 120 Bd de la Sauvenière à Liège le 8 mars 1917 à 75 ans.

 

 C'est Arthur de la ROUSSELIÈRE qui, en 1877, fit démolir la grosse ferme (construite par Guillaume de FAYEN) et réaménager l'étang en face du château actuel (tous deux dans l'actuelle Drève du Château) et fit reconstruire de nouvelles écuries à l'arrière du n° 7 de l'actuelle Avenue de l'Absent. Par ailleurs, le célèbre "point de vue" du baron Amédée était situé sur une butte ceinte de hauts peupliers, à l'angle actuel des Avenues d'Aix-la-Chapelle et du Tennis.

La ferme du Château de Fayenbois

La ferme du Château de Fayenbois

Les gestionnaires[1] du parc du château de Fayen-Bois ne manquaient pas d'esprit, un panneau émaillé fut affiché. Il y était écrit à l'intention des braconniers :

 

" Si vous avez du repentir, vous passerez le Pont des Soupirs

Qui vous conduira vers l'église, sous sa voûte et sous sa frise.

Pour que Dieu vous accorde, sur le Pont de la Miséricorde,

De revoir le beau ciel bleu du bon village de Bois de Breux.

Si vous passez le Pont du Diable, vous vous noierez sous les érables".

 

Pendant la guerre 1914-1918, les Uhlans de Guillaume II occupèrent le château de Fayen-Bois, d'où négligences et gros dégâts. Après la première guerre mondiale, le château est devenu un centre d'élevage pour chiens.

 

 

 

 

 

Nadine de La Rousselière-Clouard, la fille du Baron Arthur de la Rousselière-Clouard, perd son époux le Comte Guillaume de Rohan-Chabot en décembre 1922. Dès 1923, elle décide, seule héritière, de mettre en vente le domaine composé du château entouré d'eau, de fermes, de communs et d'une vaste maison à l'entrée dite le Pavillon, de bois et de prairies, le tout formant une propriété de 130 ha d'un seul tenant.

A cette fin, elle fait recours à deux agents immobiliers, Bernheim à Paris et l'Immobilière d'Affnay à Liège. D'Affnay fait l'acquisition, à fin de lotissement, de la partie "est" de la drève, l'actuelle avenue de La Rousselière.

L'Industriel liégeois, François Sepulchre (1858-1929) originaire de Solières, et son épouse, Elisa Picard, (1863-1939) originaire du Pays de Herve, font l'acquisition comme propriété de campagne, de la partie occidentale de la drève, soit le château et ses douves, les communs, le Pavillon loué à la famille de Francquen, des prairies et bois, le tout formant une propriété de 50ha.

Monsieur et Madame Sepulchre habitent avec leurs 7 enfants, Place St Jacques à Liège, en l'hôtel Wettnall, vendu en 1946 par la famille à la Ville de Liège pour y construire l'actuel siège du CPAS. C'est notamment en cet hôtel, que François Sepulchre, philanthrope, fonde aussi le Lycée St Jacques en 1908, encore aujourd'hui un des meilleurs établissements scolaires de la Cité, permettant ainsi aux jeunes filles d'alors de se former à l'université. 

En 1929, suite au décès de François Sepulchre concomitamment au crash boursier qui fragilise son groupe industriel, son beau-fils, Victor Mikolajczak (1887-1962), époux de Marthe Sepulchre, la fille aînée (1890-1977), Ingénieur des Mines et de souche polonaise, rachète, à la succession, le château et 5ha du parc attenant, permettant ainsi à sa belle-mère et l'ensemble de sa belle-famille de continuer à y séjourner durant la belle saison. Après le décès de sa belle-mère en 1939, le château est tout aussitôt réquisitionné par les armées successives jusqu'à la libération en 1945.

En 1946, Monsieur et Madame Mikolajczak habitant Bruxelles avec leurs 10 enfants depuis quelques années déjà, ils décident de le donner, en bon état, à l'évêché afin de permettre à ses différents mouvements de jeunesse notamment d'y trouver un lieu d'hébergement et de loisirs.

 

NB : Par ailleurs, François Sepulchre avait un oncle, Louis Sepulchre, qui, à Herstal, avait créé une usine de fabrication de lampes à pétrole, dites lampes Sepulchre

          

          Texte de Michel MIKOLAJCZAK, petit-fils de Victor MIKOLAJCZAK.

 

 

En 1968, La Commission des Monuments et Sites, pressentie notamment par un comité de quartier ("Les Amis de Fayen-Bois", fondé en 1957), classe le château. En 1972, la commune de Jupille rachète le château à l'évêché de Liège qui le détenait depuis 1936. En 1981, la Ville de Liège (devenue propriétaire à son tour par la grâce des fusions de communes de 1977) commence brièvement puis arrête une phase de restauration du château. En 1986, échec et abandon d'un projet de création d'un centre de formation professionnelle en maçonnerie. En 1994, il existait, à l'arrière du château, une modeste maison de repos, de la sphère des Mutualités Chrétiennes, désignée "La Clairière". Cet établissement de soins devait s'agrandir et se moderniser. L'ASBL "Promotion des Aînés" des Mutualités Chrétiennes (ex-"Vacances et Loisirs" qui convoitait déjà le château en 1971) repensa tout le projet en tenant compte du château. De gigantesques travaux sont entrepris, la maison de repos est agrandie et le château est intégré à l'exploitation et restauré (à la fin des travaux extérieurs, pose du campanile réparé le Mar. 11 avril 2000 après que cet élégant couvre-chef de 4,5 tonnes soit resté au sol, se délabrant pendant des années).

 

La lignée mâle des de la ROUSSELIÈRE (celle des patronymes) s'est définitivement éteinte le 8 mars 1917, lors de la mort de Gaston au 120 du Bd de la Sauvenière. Par contre, les de ROHAN-CHABOT sont toujours présents parmi les membres du "gotha" parisien. Les de FAYEN, les de ROSEN et les de la ROUSSELIÈRE étaient membres de la noblesse diplomatique, terrienne ou immobilière, ils n'ont pas pris le virage industriel ou financier des 18e et 19e siècles.

"La ruine de la chapelle dans le parc"  reconstitution croquée par Laurent NISSEN architecte de Jupille

"La ruine de la chapelle dans le parc" reconstitution croquée par Laurent NISSEN architecte de Jupille

Petit retour en arrière : en 1923, lorsque Nadine de la ROUSSELIÈRE, veuve de Guillaume de ROHAN-CHABOT, mit le domaine en vente (+/- 130 Ha), il y avait : 33 Ha pour le parc, le château et la ferme en vis-à-vis ; 20 Ha pour la ferme DÉSERT (au viaduc de la Rue de Herve) ; 10 Ha pour la ferme RAMACKERS-LERUTH Rue de Herve ; 20 Ha pour la ferme RAMACKERS (frères et sœurs, deviendra Ferme JUPRELLE, démolie à l'arrière du garage MITSUBISHI-LEJEUNE à Beyne) ; 13 Ha pour la ferme TAMBOUR du fils MOSBEUX (Rue Henri WARNANT à Jupille) ; 11 Ha pour la ferme des Piétresses du père MOSBEUX (anciennement du fermier-expert agricole Lambert de PONTHIERE, Rue Fond du Chat à Jupille) ; 10 Ha pour les quatre métairies en Houlleux (LAMARCHE) et Fondrivaux (HOUBARD, THONNARD au 91 Rue de Beyne, SAUVEUR au 55 Rue de Homvent et à l'arrière de l'actuelle chapelle Saint-Luc de la Rue des Chardonnerets) et quelques autres terrains.

 

Crime au Château de Fayen-Bois : le lendemain d'une fête locale, le corps de la jeune Émilie FALLA fut retrouvé dans le château le 6 septembre 1894, elle avait été assassinée. Le témoignage du neveu d'Émilie, retrouvé blessé mais vivant sur les lieux du crime, permit de démasquer rapidement le coupable : il s'agissait d'un repris de justice connu, un armurier jupillois.

 

 


[1] Sous l'occupation du Château de Fayen-Bois par Arthur/Florent de la ROUSSELIЀRE et son épouse d'origine russe Nadejda HARITOFF (par conséquent après le décès de la mère, Marie-Zoé de FLOEN-d'ADLERCRONA, en 1866), la gestion du secteur horticole du domaine fut confiée à Jules BELOT. Cet horticulteur, né à Ciney le 3 avril 1850 et décédé à Liège le 22 février 1914, jouissait d'une excellente réputation. La Ville de Liège eut également recours à ses compétences pour former ses jardiniers à l'École d'Horticulture qu'il fonda et dirigea en 1888. Jules BELOT était l'époux de Joséphine HODY, ils eurent deux fils : Jules et Léon.

Le château de "Fayen-Bois" en octobre 2015. Le château de "Fayen-Bois" en octobre 2015.

Le château de "Fayen-Bois" en octobre 2015.

Grilles du Château.

Grilles du Château.

Pour terminer cet article rédigé par M. Octave Warzée, membre de la Commission d'Histoire Locale de Jupille (CHLJ), je vous fais découvrir comme responsable de ce blog, quelques belles illustrations du parc de Fayen-Bois. Les différentes prises de vues ont été réalisées par mes soins un beau jour d’automne en octobre 2015.  Merci de votre fidélité à la CHLJ.

A.Jamin

 

 

Le Château de Fayen-Bois.
Le Château de Fayen-Bois.
Le Château de Fayen-Bois.
Le Château de Fayen-Bois.
Le Château de Fayen-Bois.
Le Château de Fayen-Bois.
Le Château de Fayen-Bois.
Le Château de Fayen-Bois.
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10 janvier 2017 2 10 /01 /janvier /2017 10:57

Grâce à la Ville de Liège, la chapelle "du Cascognier", sise sur la place de Meuse, à pu être restaurée.

 

Cela à la demande de notre Commission d'Histoire Locale qui tient spécialement à conserver (en bon état autant que possible) le petit patrimoine jupillois.

 

Un tout nouveau toit en ardoise, un rejointoyage complet de l'édifice, ainsi qu'une restauration des grilles protégeant l'accès à la chapelle lui donnent un air pimpant et accueillant.

 

Merci à Michel Faway, riverain, d'avoir appuyé notre demande.

 

 

vue de la chapelle sans les grilles.

vue de la chapelle sans les grilles.

un tout nouveau toit en ardoise...

un tout nouveau toit en ardoise...

encore sans les grilles et sans décorations ou ex-voto.encore sans les grilles et sans décorations ou ex-voto.

encore sans les grilles et sans décorations ou ex-voto.

La Chapelle "du Cascognier" rénovée
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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 14:46

La Commission d'histoire locale de Jupille en collaboration avec le Foyer culturel de Jupille-Wandre a réalisé une exposition pour commémorer le 100ième  anniversaire de la mort de Mathieu Bodson. Ce héros, né à Jupille, résistant de la Grande Guerre, fut fusillé en 1916 pour espionnage.

L'exposition en question relate les différentes période de sa courte vie. Les photos ci-dessous ont été prises lors du vernissage le mercredi 26 octobre 2016.

 

aperçu de l'exposition.
aperçu de l'exposition.

aperçu de l'exposition.

Centenaire de la mort de Mathieu BODSON
Centenaire de la mort de Mathieu BODSON
Centenaire de la mort de Mathieu BODSON
Centenaire de la mort de Mathieu BODSON
Centenaire de la mort de Mathieu BODSON
allocutions du Président du Foyer Culturel de Jupille-Wandre et de la Présidente de la Commission d'Histoire locale de Jupille
allocutions du Président du Foyer Culturel de Jupille-Wandre et de la Présidente de la Commission d'Histoire locale de Jupille

allocutions du Président du Foyer Culturel de Jupille-Wandre et de la Présidente de la Commission d'Histoire locale de Jupille

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26 mai 2016 4 26 /05 /mai /2016 07:26
Esquisse de la ferme Demolin

Esquisse de la ferme Demolin

L'ancienne ferme Demolin en "Mignon Havêye" fut détruite vers 1963. Cette ferme s'élevait à hauteur du numéro 167 de la Rue Charlemagne à Jupille, là où s'amorce la rue Demolin.

L'accès vers les prairies et la "Gripète" vers la Rue de Bois-de-Breux, à l'arrière, se devine entre un des piliers soutenant la barrière métallique et le mur clair (toujours existant) surmonté par des massifs de forme arrondie.

Le mur en moellons de grès houiller, sur la gauche de l'esquisse, est, lui aussi, toujours présent en 2016.

C'est dans cette ferme que trouva refuge une partie du bétail des fermes inondées en Basse-Droixhe en décembre 1925 et janvier 1926. Lors de la construction de la terrasse de sa nouvelle maison dans la toute proche Rue Michel Moutschen, Maurice Demolin, le dernier fermier exploitant, y fit insérer quelques vieilles pierres remarquables de son ancienne ferme à titre de souvenir.

Texte de Octave Warzée.

Emplacement actuel de la ferme Demolin, la rue portant son nom n'existait pas à l'époque

Emplacement actuel de la ferme Demolin, la rue portant son nom n'existait pas à l'époque

La ferme Demolin
vue du même endroit avec à gauche le mur en moellons de grès qui touchait la ferme en question.

vue du même endroit avec à gauche le mur en moellons de grès qui touchait la ferme en question.

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